On y est, c’est la fin. En tout cas, c’est ainsi que Marvel Studios vend son dernier long-métrage Avengers: Endgame. Et durant ces 3 heures et 02 minutes, on se demande comment va se conclure cette phase du MCU. Certains crieront au scandale, d’autres crieront tout court durant le film. En tout cas, on ne peut pas rester insensible au travail des frères Russo.
En 2008, quelques semaines avant la sortie du premier film Iron Man, beaucoup de gens pariaient sur un échec ou tout au moins une contre-performance. C’était évident. Ou en tout cas cela semblait l’être. Les joyaux de la couronne Marvel étaient bloqués chez d’autres studios. Iron Man n’était jamais que le collègue moins connus des X-Men et de Spider-Man. C’était prendre un risque fou que de lui consacrer un film en pensant que le public suivrait. Onze ans plus tard, on peut dire que la situation s’est considérablement inversée. Au point qu’aujourd’hui l’univers cinématique Marvel est considéré comme la norme. Avengers: Endgame est, comme son nom l’indique justement, le point culminant d’une construction sur onze ans et vingt-deux films. Et les frères Russo n’ont pas lésiné sur la densité du scénario pour en mettre plein les mirettes aux fans, avec ce qu’on pourrait considérer comme une pièce montée en trois actes. Le film s’ouvre d’abord sur le traumatisme des héros survivants et la réunion de certains d’entre eux et même une expédition punitive qui ne tarde pas. Cette première partie peu sembler un peu laborieuse car elle prend les personnages quelques jours après les événements d’Infinity War tandis que le public, lui, a eu le temps de s’y faire depuis un an. Mais l’histoire et la réalisation s’en tirent quand ils jouent sur la différence des réactions. Iron Man n’est pas dans la même situation que Thor qui n’est lui-même pas servi comme Hulk. Certains réapprennent à vivre, d’autres sont au plus bas. On regrettera quand même que le film se serve de Captain Marvel surtout comme un deus ex machina en quelques endroits mais qu’elle échappe à cet input émotionnel (revenue sur Terre, une petite préoccupation du sort des Rambeau n’aurait pas été de trop). Puis vient la deuxième tranche, la mission centrale, qui expédie le reliquat des héros disponibles sur une piste totalement différente, un espoir potentiel. Si l’action est là, le procédé permet aux Avengers de souvent faire face à des questions d’héritage et s’interroger à la fois sur ceux/celles qui les ont précédés ainsi qu’à la trace qu’ils laisseront. Enfin, la troisième partie voit le déclenchement d’une bataille dantesque. Cette découpe de l’histoire reste « classique ». Même si la deuxième partie comporte des sous-divisions. Et c’est là qu’il ne faut pas décrocher.
Car oui, Avengers: Endgame est un hommage aux films qui l’ont précédé et aux comics originaux. Par là, on entend une découpe en « épisodes » qui morcellent le film, à l’image des sagas Marvel qui s’étalent sur plusieurs numéros. Parfois même, les scénaristes utilisent des éléments remontant à plusieurs années pour expliquer leur intrigue. Et si vous n’avez pas ces références, ce n’est pas grave, vous saisissez l’essentiel. C’est aussi le cas ici. Si vous n’avez pas vu les autres films Marvel (enfin, il faut quand même avoir vu Infinity War), vous ne serez malgré tout pas perdu. Mais certains clins d’oeil sont là pour les fans de la première heure (comme par exemple la scène de l’ascenseur). Les réalisateurs rendent hommage à leurs confrères qui ont construit le MCU. Certes les Russo l’ont « sublimé » avec leur deux Captain America et Infinity War, mais il ne faut pas oublier que Jon Favreau, Joss Whedon ou encore James Gunn ont bâti le succès de Marvel Studios. Ceci est clairement établi à la fin de Endgame. Les « frangins » apportent, comme à leur habitude, leur patte et font évoluer nos héros tout au long du film. Encore une fois, les avis seront fortement partagés quand à l’attitude adoptée par les héros suite au « snap » et les conséquences sur leur devenir. Mais force est de constater que les Russo n’ont pas peur de casser le moule et de rendre ses personnages plus humains.
Avengers: Endgame est à ce qu’il semble la dernière apparition en guest de Stan Lee. L’avenir dira si c’est vrai (ce serait quand même étonnant que dans les années à venir quelques rushes ou astuces ne permettent pas au studio de replacer à l’occasion l’image de l’ancien taulier de Marvel). Par contre les réalisateurs de Marvel continuent d’élargir le cercle. Ce n’est plus seulement Lee qui a droit à ce genre de traitement. Après Kelly Sue Deconnick aperçue dans Captain Marvel, un autre auteur de comics fait lui aussi un passage éclair dans Endgame. Le long-métrage est également bourré de moments « fan service ». Certains peuvent se deviner, ou sont du moins attendus par les dits-fans. D’autres sont de vraies surprises. Les surprises, il y en a à la pelle. Et quand on sait comment Marvel Studios est secret sur le contenu des films, on peut saluer l’équipe marketing qui a réussi à monter une campagne démentielle avec seulement quelques minutes du film en main. Les Russo n’ont pas menti en disant que la promotion se basait sur les 20 premières minutes. Sauf si vous avez les images pirates qui ont fuitées ces dernières semaines (et là ne venez pas vous plaindre si cela fonctionne moins pour vous, c’est bien fait), vous serez scotchés par tout ce qui n’a pas été montré ou ce qui a été détourné des bande-annonces.
La question est là : que va devenir le MCU post-Endgame ? Si les projets de Kevin Feige et son équipe devraient être annoncés dans les prochaines semaines, on attend de voir ce qui va découler de cette conclusion. Si l’enjeu dramatique est bien présent tout au long du film, il est quand même amoindri pour certains personnages. Par exemple, on sait que Spider-Man va repointer le bout de son nez en juillet. Des projets avancés sur une suite à Black Panther, aux Gardiens de la Galaxie et un film solo sur Black Widow laissent à penser que ces personnages reviendront également d’ici quelques temps. Mais allez savoir… Mais voilà, les comics ont prouvé que l’habit fait le moine (contrairement au dicton) et d’autres personnes que T’Challa ont enfilé le masque de la Panthère Noire. Idem pour les Gardiens qui ont connu moultes variations de l’équipe. Endgame apporte une conclusion à certains personnages mais sème aussi des pistes pour la suite.
Avengers: Endgame n’est pas exempt de défauts. Ces derniers proviennent notamment d’un des points crucial de l’histoire (que nous ne révélerons pas). Le film mériterait d’être décortiqué en détails pour voir où les choses clochent. À tel point que certaines incohérences sont peut-être là pour amener du « biscuit » aux futurs scénaristes de la franchise Marvel. Rendez-vous dans 10 ans pour en reparler !
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