Review: Doctor Strange and the Multiverse of madness
3 mai 2022Même s’il a été aperçu dans de nombreux films Marvel, le Docteur Strange aura dû attendre presque six ans pour obtenir sa seconde aventure solo. L’ex-Sorcier Suprême ne sera pas seul malgré tout, on découvrira ce qu’il advient de Wanda Maximoff, alias la Scarlet Witch et on découvrira la pétillante America Chavez. Et le bon Docteur dans tout ça ?
QUOI DE NEUF DOCTEUR ?
Ça ne fait pas si longtemps qu’on a pu croiser la route de Stephen Strange (Benedict Cumberbatch). Après avoir aidé Peter Parker à récupérer son identité secrète, Stephen s’en est retourné à sa petite routine. Malgré tout, tout n’est pas si rose : il fait des rêves étranges où il voit une autre version de lui-même affronter des démons, et, dans la vie réelle, il doit assister au mariage de son ex-petite amie, Christine Palmer (Rachel McAdams). Les deux interfèrent quand débarque America Chavez (Xochitl Gomez) poursuivie par un monstre tentaculaire. Pour vaincre la créature tirant les ficelles, Strange va demander conseil à Wanda (Elizabeth Olsen). Mais, est-elle la meilleure personne pour donner des conseils ?
PIÈCE DU PUZZLE
Docteur Strange est un personnage charnière dans le MCU. Le premier long-métrage de Scott Derrickson (sorti en 2016) servait à la fois d’introduction à un héros mystérieux et peu connu du grand public ainsi qu’au monde mystique au sein du MCU. Son interprète, Benedict Cumberbatch, a amené son charisme et sa notoriété grandissante pour permettre à Strange de devenir l’un des visages les plus emblématiques des films Marvel. Tout comme Robert Downey Jr avant lui, Cumberbatch a servi de lien à plusieurs storylines. On a pu le voir dans Thor Ragnarok, puis dans les deux derniers volets des Avengers et enfin dans Spider-Man: No Way Home. C’est donc amusant de le retrouver une nouvelle fois dans une aventure qui se voudrait « solo » mais comporte encore plus de ramifications avec le passé et le futur du MCU. Ne vous méprenez pas, Strange est bien la star de son film. Il subit une évolution naturelle et une remise en question, qui permet au personnage de rester intéressant. Cependant, une autre Avenger se taille une bonne part du gâteau : Wanda Maximoff. Faisant suite aux aventures de la sorcière dans la série TV WandaVision, Wanda est toujours en quête de ses enfants disparus. Ceux qui n’auront pas suivi le show auront du mal à comprendre l’évolution du personnage depuis Endgame, même si certaines choses sont brièvement expliquées. Le film introduit également America Chavez. Créée récemment dans les comics (en 2011), la jeune femme représente une partie de l’avenir des héros Marvel au cinéma. Brillamment jouée par Xochitl Gomez, America n’est pas la « petite peste » qu’on peut souvent voir quand le héros se voit affublé d’un enfant pour les besoins du scénario. On a hâte de la revoir sur le petit ou grand écran.
RAIMI-FICATION
On entend souvent dire que les films Marvel sont « décalqués » : tous sur le même modèle. Kevin Feige a choisi de confier cette nouvelle aventure à un réalisateur non étranger aux films de super-héros : Sam Raimi. Lui qui a réalisé par le passé les trois premiers volets de Spider-Man au cinéma était attendu au tournant. Son style allait-il être aseptisé par la machine Marvel Studios ? Et bien la réponse est non ! Pour une fois, ce n’est pas un film Marvel « lambda ». On n’avait pas senti la patte d’un réalisateur aussi marquée depuis James Gunn et son premier Gardiens de la Galaxie. Le maître de l’horreur et du fantastique s’en donne à coeur joie. Magie, aliens démesurées, créatures maléfiques, morts-vivants, tout y passe. Un film qui ne faudra pas montrer aux plus jeunes, par peur de cauchemars… Car on tue et il y a du sang, avec Raimi ! Si la photo n’est pas la plus réussie du MCU, le côté « fait-maison » qui a souvent marqué les productions de Sam Raimi est bien présente ici, avec quand même une abondance d’effets spéciaux, nécessaires pour transporter le spectateur au sein du Multiverse. On sursaute, on vibre durant les scènes d’actions et on a la larme à l’oeil durant les scènes plus intimistes, un mélange qui fonctionne très bien.
FAN SERVICE
On ne peut qu’aborder brièvement les quelques clin d’œil, sans peine de trop en révéler. Pour ceux qui auraient vu les derniers spots promotionnels, vous n’êtes pas sans savoir que Strange doit faire face aux Illuminatis. Non ce n’est pas un groupe complotistes, mais un groupe de héros au sein de l’univers Marvel, en charge de protéger le(s) monde(s) des plus grandes catastrophes. Si certains visages ont déjà été révélés par Marvel, d’autres sont de vrais « guests ». Mais ne vous attendez pas à un déluge de cameos. Marvel Studios a préféré être prudent et n’a utilisé que quelques icônes de son univers. Deux d’entres eux sont plus qu’intéressants et donnent envie de les revoir dans de futures productions. Les autres sont plus anecdotiques et feront sourire les fans les plus « hardcores ». Cela valait-il tout le ramdam qu’on a fait autour de cette scène ? Pas vraiment. Et c’est plutôt mieux comme ça. Le reste du film se concentre sur une storyline certes classique (héros vs vilain à la recherche d’un objet important) mais qui est magnifiée par ses acteurs, Cumberbatch et Olsen en tête.
Doctor Strange and the Multiverse of Madness n’est pas le plus beau des films Marvel mais il est sans nulle doute le plus intéressant depuis longtemps. Il fait avancer l’Histoire (oui, avec un grand H) du MCU et donne des pistes plus que sympathiques pour l’avenir. Alors, à quand la prochaine visite chez le docteur ?
[Pierre Bisson]Doctor Strange and the Multiverse of Madness – Réalisé par Sam Raimi, avec Benedict Cumberbatch, Elisabeth Olsen, Rachel McAdams, Xochitl Gomez, Benedict Wong, Chiwetel Ejiofor – En salles le 4 mai 2022 – Marvel Studios
Crédits photos : © 2022 Disney / Marvel Studios