Demain matin Marvel Studios démarre sa troisième série télévisée sur Disney+. Nous avons pu en voir en avant-première les deux premiers épisodes. Après WandaVision et Falcon & Winter Soldier, voici donc cette fois-ci un personnage en solo (ou presque), Loki. De quoi semer le chaos à travers tout l’espace-temps et accoucher d’une série imprévisible (en dehors des grandes lignes ébauchées sur les trailers).
En prenant la poudre d’escampette lors d’Avengers Endgame, Loki a (un peu sans le réalisé) échappé à sa destinée et, ce faisant, risqué de créer une nouvelle branche temporelle. Heureusement, la « police du temps » veille et le Dieu du Mensonge est prestement embarqué dans une dimension à part (caractérisée par une bureaucratie délirante) où il va falloir décider du sort du « contrevenant » et, peut-être, l’effacer. Heureusement pour Loki, un certain Mobius (à ne pas confondre avec le Morbius qui attend son heure chez Sony) va lui faire une offre qu’il ne peut refuser, dans le cadre d’une affaire épineuse qui menace, elle aussi, toute la ligne temporelle principale…
Dans ces deux premiers épisodes Loki s’impose un peu comme un OVNI. A défaut d’être identique à WandaVision il lui ressemble sur un point : le principe de lancer une nouvelle histoire qui demande une boite à outils particulière. Là où Falcon & The Winter Soldier est la continuation directe des films de Captain America mais sans Steve Rogers (reprenant ainsi la logique), le petit village de Wanda et Vision et sa pirouette télévisuelle n’avait pas d’équivalent dans les films. Loki, la série, s’intéresse à un élément utilisé déjà quelques fois dans les films (Doctor Strange, Endgame…) ou dans les séries TV mais jamais sans explorer à ce point les retombées et les conséquences. Ce n’est pas la « suite » des films de Thor (même s’il en est fait mention) mais bien, en un sens, une nouvelle vie pour le dieu en vert… On remarquera cependant que les trois premières séries Marvel de Disney+ se retrouvent sur différents points, comme par exemple le fait que le principal protagoniste s’interroge à chaque fois sur son destin et ses responsabilités, même si la forme est différente. La logique du double est, elle aussi, omniprésente…
Le sort du « Loki du passé », s’évadant grâce au Tesseract juste après l’attaque de New York (alors que l’on sait que son sort était écrit tout autrement) est l’une des principales questions restées en suspens depuis Endgame. Marvel Studios gère ici la chose de manière frontale mais le sous-texte n’est pas mésestimer dans la mesure où les deux premiers épisodes nous donnent des explications plus claires (encore que forcément pleines de nouveaux paradoxes) sur ce qu’est la réalité centrale du Marvel Cinematic Universe et s’il existe, déjà, un Multivers. Les fidèles de Marvel seraient tentés de dire que oui mais les explications de la TVA viennent donner un éclairage nouveau sur la question, encore que les choses se corsent rapidement dès le deuxième épisode et qu’on n’est pas à l’abri que ce qui sera vrai à la fin soit très différent des vérités exposées au début.
Suivant la problématique contradictoire bien connue « les voyageurs temporels sèment le bordel dans l’univers, pour les empêcher on n’a qu’à envoyer encore plus de voyageurs temporels » (Legends of Tomorrow, si vous nous lisez, c’est à vous qu’on pense…), la série Loki repose, comme la bande-annonce le laissait entendre, sur un deal à la Blacklist où l’asgardien d’adoption devient un peu malgré lui « consultant ». Disons, pour les connaisseurs, que c’est un peu Blacklist mixé avec un Docteur Who qui serait prisonnier d’UNIT. Pour le coup, contrairement aux Legends, il y a une vraie tentative de définition des règles du jeu, par exemple sur les « moments » où un voyageur du temps peu apparaître ou disparaître sans laisser de trace. Ce qu’on ne sait pas (mais cela on devine que c’est in fine le but de la série) c’est finalement ce que Loki (comme certains personnages secondaires) a à gagner dans l’affaire, dans le sens où, qu’il reste chez la TVA ou qu’il retrouve sa destinée, son sort n’est pas bien fameux.
Sur les deux épisodes qu’il nous a été donné de voir et même si la menace fait assez peu mystère, le charme de la série repose bien sûr sur Loki lui-même mais aussi sur le tandem qu’il forme avec Mobius. La gouaille de Tom Hiddleston trouve comme un écho dans celle d’Owen Wilson (si cela ne contredisait pas le fait qu’il a besoin de Loki, on croirait presque qu’avant la fin de la série on va nous expliquer que Wilson est une autre variante du dieu). Tandis que la plupart des autres personnages sont tout en retenue, voire très premier degré. Loki et Mobius sont comme deux électrons de chaos dans une société bureaucrate digne de Brazil, dans un univers architectural qui ressemble à quelque chose entre un centre des impôts et des bureaux de la NASA en 1972.
On appréciera qu’une bonne partie des scènes des bandes-annonces soient expédiées finalement assez vite et que du coup on n’a pas l’impression d’avoir vu les meilleurs moments ou les grandes révélations dans le trailer, même si forcément certains se gargariseront de trouver les choses prévisibles… après avoir lu tout et son contraire sur les sites de spoilers ces derniers mois. En réalité bien malins ceux qui savent exactement quel sera le sort de Loki à la fin de cette série et si nous ne sommes pas en train d’assister (ou pas) à une redéfinition des cartes pour tout le Multivers. C’est sans doute cela qui caractérise ce programme par rapport aux deux précédents. Même si vous n’êtes pas trop friands d’Hiddleston et de Loki (qui a pourtant une fanbase plus que considérable), les discussions amènent ici leur lot d’éléments cosmogoniques qui devraient permettre de donner du grain aux prochains projets « multiversiens » de Marvel. Il y a, en tout cas, de quoi s’agiter bien les méninges en essayant de recoller les explications des uns et des autres. Dès lord que cela permet de gamberger un peu sur les pistes possibles, l’évasion (la nôtre, pas celle de Loki) est là et le contrat est déjà rempli.
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