Marvel Studios enchaîne les origines story sur le petit écran cette année. Et ça continue avec l’arrivée de She-Hulk dès le 18 août sur Disney +. La cousine du Goliath Vert débarque dans une série mêlant action et humour. Nous avons eu la chance de découvrir les quatre premiers épisodes… Et on hâte de découvrir la suite !
Jennifer Walters (Tatiana Maslany, vue dans Orphan Black) travaille en tant qu’avocate au bureau du procureur de Los Angeles. Réservée, elle enchaîne les affaires et mène une vie paisible. Tout va changer lors d’une balade avec son cousin Bruce Banner (Mark Ruffalo). Victimes d’un accident de voiture, Bruce s’en sort indemne. Forcément car il est l’alter-ego de l’incroyable Hulk. Jennifer, quant à elle, voit son sang se mélanger à celui de son cousin… et la transforme en une version féminine de Hulk. Tous les deux, ils vont devoir travailler pour que la jeune femme maîtrise ses nouveaux pouvoirs. Jennifer réussit à dompter ses transformations et décide de retourner à son train-train quotidien. C’est sans compter sur les médias et les réseaux sociaux qui font de « She-Hulk » une véritable star. Acceptant de travailler pour un cabinet spécialisé dans les affaires impliquant des méta-humains, Jennifer va avoir plus de mal à s’adapter à cette nouvelle vie qu’à ses incroyable dons.
Contrairement aux autres projets de Marvel Studios à la télévision, She-Hulk ne s’inscrit dans le schéma : un film de huit heures (la série compte 9 épisodes d’environ 35/40mn). C’est bien un projet pensé comme une série télévisée, avec un fil-rouge, mais qui ne nécessite pas un binge-watching intensif pour arriver au dénouement. Jennifer obtient ses pouvoirs assez rapidement et la transition vers le rôle de héros se fait assez facilement. Ce n’est pas non plus de l’action en continue, du grand spectacle à la Marvel. Passé le premier épisode, où She-Hulk apprend à maîtriser ses pouvoirs avec son cousin, il n’y a pas de grosses scènes d’action. On est loin de la « méthode Marvel ». Et ce n’est pas un mal.
La série se décrit comme une « comédie d’action judiciaire ». C’est clairement le cas car l’histoire passe pas mal de temps à résoudre des affaires judiciaires insensées. Pour les plus anciens (dont nous faisons partie), la série rappelle beaucoup l’esprit d’Ally McBeal. L’humour y est décalé et les cas juridiques sont partis prenantes. She-Hulk s’inspire aussi beaucoup de divers comics-books qui lui ont été consacrés ces derniers années. Le côté juridique a été mis en avant notamment par Dan Slott et Charles Soule dans les années 2000. Jennifer brise aussi « le quatrième mur », c’est-à-dire qu’elle s’adresse directement au spectateur dans des apportées (qu’elle est la seule à voir). Cette pratique a été énormément utilisée par John Byrne dans son run des années 1980. Si depuis, plusieurs personnages s’en sont servi (on pense à Deadpool dans les comics et au cinéma), She-Hulk était bien l’une des premières à l’utiliser dans les bande-dessinées. Une idée qui fonctionne très bien ici et qui permet de créer tout de suite un lien particulier entre le personnage et le téléspectateur. Ce lien spécial se retrouve aussi dans certains blagues « meta » que les vrais fans du MCU comprendront.
Bien que lançant une nouvelle super-héroïne, She-Hulk n’est pas aussi coupé du reste du MCU que pouvait l’être Moon Knight ou Ms. Marvel. Au contraire, le cabinet d’avocats spécialisé dans les super-héros/super-vilains permet de faire défiler des têtes connues de l’univers Marvel au cinéma. On dévoilera un léger spoiler en confiant qu’après avoir vu les quatre premiers épisodes, on n’a pas encore aperçu le costume jaune et rouge de Daredevil, pourtant bien mis en avant dans les spots TV et autres trailers. Par contre, on retrouve Tim Roth en Abomination/Emil Blonsky. L’acteur semble se délecter à retourner dans la peau du super-vilain. Malgré tout, la série ne mise pas tout sur ses guests, et c’est mieux ainsi. C’est bien Jennifer/She-Hulk qui est au cœur du show. On compatit avec ce qui lui arrive et on la suit volontiers dans la création de cette seconde vie. L’aspect féministe de la série n’a pas échappé à la showrunneuse, Jennifer Gao. Elle en joue tout au long des épisodes, avec des punchlines faciles mais efficaces.
Les effets spéciaux permettent au personnage de prendre vie, et si tout n’est pas exempt de défaut de ce point de vue, ça reste très bon dans l’ensemble. Alors, avec un casting au top, de l’humour, de l’action et un aspect judiciaire important, She-Hulk c’est l’esprit des comics de John Byrne avec un soupçon d’Ally McBeal. (on ne sera trop vous recommander de vous procurer les comics She-Hulk écrits par Byrne), ces quatre premiers épisodes ne plairont pas à tout le monde. Certains se plaindront de voir encore une fois leur héros féminisée, alors que le personnage existe depuis plus de quarante ans. Si vous n’êtes là que pour voir des héros mettre la pâté à des super-vilains, passez votre tour. Pour les autres qui veulent rigoler en compagnie d’une jeune femme en crise existentielle, n’hésitez pas.
[Pierre Bisson]She-Hulk – Disponible sur Disney + le 18 août 2022
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