Spider-Man est de retour au cinéma. Certains penseront à la version live de Peter Parker interprétée par Tom Holland mais non, il s’agit ici de Miles Morales dans sa version animé. Le premier long-métrage ayant gagné l’Oscar du meilleur film d’animation, on attend beaucoup de ce second volet. Et on n’est pas déçus ! Soyez prêts à prendre plein les mirettes.
Spider-Man : New Generation (Into the Spider-Verse en VO) avait surpris le public par son ingéniosité graphique et son histoire inspirée des comics de Brian Michael Bendis. L’action de ce second film se déroule environ 18 mois après New Generation. Miles (Shameik Moore) a grandi et est devenu un adolescent se cherchant un avenir. Pas facile d’équilibrer études et activité super-héroïque, tout en le dissimulant à la famille. Il s’ennuie de ses amis arachnéens : Peter B. Parker, Peni… et surtout Gwen Stacy (Hailee Steinfeld, vue récemment en Hawkeye dans la série éponyme) alias Spider-Woman. L’arrivée de l’étrange vilain The Spot va provoquer une série d’événements qui amèneront Miles à devoir sauver le multiverse encore une fois.
New Generation avait modifié la perception des spectateurs du film d’animation classique. Ces dernières années, il faut dire que La Reine des Neiges et la franchise Moi, moche et méchant nous avaient habitués à une forme visuelle tout en 3D, essayant de toucher au réalisme avec une touche enfantine. Le trio de réalisateurs Ramsey, Persichetti et Rothman s’étaient lancé dans un style bien marqué, plus ancré dans le côté comics, en jouant sur les styles graphiques des diverses incarnations de Spidey se retrouvant à l’écran. De même, le côté comic book était omniprésent avec des onomatopées ou des cartouches indicatives pour immerger le spectateur même néophyte dans le monde des super-héros. S’ils ont été remplacés par un autre trio (Dos Santos, Powers et Thompson), cela ne nuit en aucun cas à la réalisation et la recette qui a fait le succès du précédent opus fonctionne à nouveau.
L’aspect visuel est d’autant plus travaillé que cette fois-ci, c’est Miles qui visite des mondes alternatifs et non ses doubles qui viennent lui rendre visite. Gwen, par exemple, a le droit à sa propre introduction d’une quinzaine de minutes qui nous explique ses origines via des flashbacks. Graphiquement, on retrouve la patte de Robbi Rodriguez (co-créateur de Spider-Gwen). Ses aplats de couleurs, son côté rose pastel, tout y est. Son attitude est aussi raccord avec la version comic, tout comme son amitié avec Jessica Drew, l’autre Spider-Woman. On accroche tellement qu’on aurait aimé ce genres de « courts-métrages » pour d’autres variantes de Spider-Man. Durant les 2h15 de film, on s’amusera à voir les nombreuses inspirations qui composent les versions du multiverse de l’Homme-Araignée. Les scénaristes Phil Lord, Christopher Miller et David Callaham (qui avaient signé Into the Spider-Verse) se sont amusés à placer des caméos en pagaille, des évidents et des plus subtiles que les fans les plus aguerris comprendront. Mention spéciale à Scarlet Spider avec son look (et son caractère torturé) sorti tout droit des comics des années 90, on ne peut s’empêcher de penser au regretté Tom Lyle, qui a designé ce costume si emblématique du clone de Peter. Spider-Punk, une création récente dans les comics, fait aussi ses débuts remarqués, que ce soit par un côté graphique rock/grunge ou par son attitude rebelle « so British » !
L’idée d’utiliser The Spot comme vilain principal peut sembler étrange. Ce personnage créé en 1985 est un méchant de seconde zone dans le monde de Spider-Man. Ses origines sont ici rapprochées d’événements déclenchés par Miles dans le premier film. Une bonne idée pour raccrocher les wagons. En revanche, ce n’est pas le seul « vilain » puisque d’une certaine manière, Miguel O’Hara alias Spider-Man 2099 joue le rôle du « Père Fouettard ». Chargé de surveiller le multiverse, il est prêt à tout pour que les choses se déroulent comme prévu. Beaucoup plus imposant physiquement que sa version papier, Miguel est un personnage dramatique, qui a lui-même appris à ses dépens les dérives des manipulations spatio-temporelles. Brillamment doublé par Oscar Isaac (le Moon Knight du MCU), ce « Spider-Man qui ne rigole pas » comme le surnomme Miles est bien plus une menace pour le jeune héros que ne peut l’être le Spot.
Le seul bémol dans cette suite délirante, c’est sa résolution… ou son absence de résolution qui pourra dérouter le public « lambda » et notamment les plus jeunes. Car pour ceux qui l’ignoreraient, un troisième chapitre intitulé Beyond the Spider-Verse est prévu pour le printemps 2024. Et ça va être long d’attendre car on n’avait pas eu un tel cliffhanger depuis Avengers : Infinity War. Il ne reste plus qu’à espérer que la conclusion sera à la hauteur de ce second épisode.
[Pierre Bisson]Spider-Man : Across the Spider-Verse – En salles mercredi 31 mai 2023 – Sony Pictures Entertainment
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