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Review: The Guardians of the Galaxy Holiday Special

Après la disparition de Gamora, Star-Lord n’a plus le cœur à rien. Alors Drax et Gamora décident de s’arranger pour qu’il puisse fêter Noël, chose qu’il n’a pas connu depuis l’enfance. Alors les deux Gardiens de la Galaxie les plus « premier degré » qui soient embarquent en direction de la Terre, d’autant qu’ils connaissent le cadeau idéal à ramener à leur ami. Problème : le cadeau n’est pas forcément d’accord. The Guardians of the Galaxy Holiday Special marque la fin de la phase IV de Marvel Studios… dans la joie et la bonne humeur ?

Préambule : Vous avez dit « joie » ?

Il s’en est passé depuis la dernière apparition « perso » des Gardiens de la Galaxie. En 2017, au lendemain de la sortie de Guardians of the Galaxy Vol.2, tout le monde s’attendait à retrouver l’équipe pour un troisième film deux ou trois ans plus tard. Entretemps, le destin du réalisateur James Gunn a été secoué plusieurs fois dans des directions différentes. Il a été débarqué du jour au lendemain de l’empire Disney sur la foi de vieux tweets pourtant désavoués, puis il a eu le temps de signer chez la concurrence et de s’engager pour un film (The Suicide Squad) puis une série TV (Peacemaker) avant que Disney (constatant le peu d’entrain des acteurs à continuer la saga sans lui) décide d’un grand pardon pour qu’il puisse revenir SON Guardians of the Galaxy III et même ce Gardiens de la Galaxie: Joyeuses Fêtes (Guardians of the Galaxy Holidays Special) qui sera disponible sur Disney+ à partir de ce vendredi 25 novembre. Cela pourrait être l’heureux débouché d’une réconciliation… si entretemps le destin n’avait pas bousculé les cartes dans un autre sens : voici James Gunn devenu l’équivalent de Kevin Feige chez Warner et le grand architecte de l’univers DC à l’écran… De quoi corser la perception de ces retrouvailles.

Années de deuil

Rajoutez à cela que depuis 2019 les Marvel Studios sont occupés à gérer une période de deuil : bon nombre de films ou de séries TV sont occupés à pleurer le souvenir d’Iron Man ou Black Widow, quand ce n’est pas carrément la réalité qui dépasse la fiction et que Wakanda Forever se retrouver à gérer non seulement la disparition du roi T’Challa mais aussi de l’acteur qui l’incarnait, Chadwick Boseman. Rajoutez les résultats financiers pas la hauteur espérée, le débarquement du patron Bob Chapek pour mieux rappeler en urgence le patron d’avant Bob Iger… Rajoutez en plus que la planète entière vient de passer deux années à coup de pandémie, confinements, restrictions et se retrouve maintenant alerte telle qu’elle n’en a pas connu depuis le plus fort de la Guerre Froide et l’on comprendra que l’époque n’est pas vraiment « à la bamboche », comme disait l’autre. Pas le moment idéal pour sortir un téléfilm de Noël volontairement innocent et naïf. Pas le moment idéal, certes, mais le moment nécessaire, assurément…

Mantis to the max

Ne le cachons pas : le scénario de The Guardians of the Galaxy Holiday Special tient sur un timbre-poste. Si vous avez vu passer la bande annonce, vous connaissez essentiellement toute l’histoire et vous pouvez deviner le reste. D’accord. Mais la chose est assumée. James Gunn et ses ouailles ne cherchent pas à vous convaincre par les méandres d’un scénario à tiroirs ou le choc d’une révélation-phare. Non. Il s’agit-là surtout d’un téléfilm « feel good » où les deux Gardiens les plus abrutis qui soient essaient de faire le bien (ou à défaut du mieux qu’ils peuvent) pour faire plaisir à Peter Quill et lui faire rencontrer son idole. Le téléfilm est en particulier une rare occasion de briller pour Mantis (Pom Klementieff). Sur les films précédents elle a le plus souvent été réduite à quelques « one-liners » en réaction des propos des autres, façon « Oui, servez-vous de couteaux ». Ici, le personnage prend l’initiative et une partie de l’histoire repose sur ses épaules (tandis que Drax fourni le muscle nécessaire). Mantis s’éclate avec un grand sourire et on a beaucoup de mal à penser qu’il ne s’agit que d’un simple jeu d’actrice. Pom Klementieff prend son pied de façon tangible en occupant le premier plan et elle a enfin plus de place pour refléter toute l’ambigüité du personnage. Mantis, c’est une gentille héroïne capable d’être menaçante sans même le réaliser.

Réunions

En admettant que vous n’ayez pas regardé la bande-annonce, on taira le rôle de la guest-star de choix qui rejoint les Gardiens à l’écran et qui joue (un peu) avec son image. Mais globalement cela marche (sauf si bien sûr vous vouliez écrire des thèses sur le scénario). Ce Holiday Special d’une quarantaine de minutes (en gros le temps d’un épisode de Wandavision ou Loki) arrive à mettre en scène la joie de retrouvailles. Qu’il s’agisse de Drax et Mantis surpris à leur arrivée à Los Angeles d’être joyeusement accueillis par quelques terriens ou même de celle de Star-Lord au bout du compte, même si forcément les choses ne vont pas se dérouler comme prévu. Pour peu qu’on apprécie les Gardiens (mais si vous ne les appréciez pas, pourquoi diable vous infligez la lecture du présent article), on est content de les retrouver, sans le pathos ambiant. Et eux aussi, personnages comme acteurs, sont visiblement contents de se retrouver (le téléfilm a été tourné à partir de la fin 2021 et le sentiment ambiant reflète sans doute la joie des acteurs de retrouver les plateaux).

La vie en rire

Alors certes on pourra sourire (pour le coup en coin) de quelques grammes de tartufferie qui consistent à titrer « Holiday Special » pour ménager toutes les confessions tout en ne faisant allusion qu’à Noël dans le contenu du téléfilm. Mais ce n’est pas bien grave. Sans extravagance, The Guardians of the Galaxy Holiday Special sert de conclusion officielle à la Phase IV, à la période des deuils d’Engame, de Tante May et des autres, de Chadwick Boseman ou William Hurt. Une innocente façon de retrouver le chemin du sourire. On rira aussi à l’évocation de quelques termes liés à la concurrence. Termes qui prennent un relief particulier quand on sait où Gunn est parti entretemps. Mais qu’importe. Et c’est sans doute ça d’ailleurs « l’esprit de Noël » qui hante ce spécial : qu’importe les brouilles du passé ou les concurrences à venir, autant les laisser de côté et se retrouver. Au moins le temps que ça dure. Sans doute que s’il s’agissait d’une tentative sur 1h30 ou 2h le résultat finirait par tourner en rond, mais en 45 minutes James Gunn arrive à faire sourire, à laisser de côté le cynisme du quotidien et à nous laisser sur cette impression « feel good ». Par les temps qui courent, c’est carrément bon à prendre.

[Xavier Fournier]
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