REVIEW : WATCHMEN – LE FILM
24 février 2009[FRENCH] Mardi 24 février, nous étions parmi les quelques journalistes privilégiés de France à pouvoir découvrir Watchmen : Le Film avant la conférence de Presse en compagnie de l’équipe, présente à Paris ce jour. Impressions à chaud.
Personne ne pourra accuser Zack Snyder d’avoir trahi. Comme il s’y était engagé, son Watchmen est fidèle à l’œuvre originale d’Alan Moore et Dave Gibbons (si ce n’est une ou deux scènes, voir plus bas). Pourtant, on est pris d’une étrange sensation au sortir du film. Peut-être en avions-nous trop attendu ? Difficile à dire. Difficile aussi de dire si une personne n’ayant jamais lu de comics sera à son aise avec Watchmen-le film. Entrons dans le détail voulez-vous ?…
Quelle ère est-il ?
Lorsque le film commence, un meurtre se déroule. Implacable. Le Comédien, super-héros pas vraiment propre sur lui est éliminé froidement par un inconnu. Son enterrement donne l’occasion a ses ex-confrères, les Watchmen, de se rappeler du défunt. Et chacun d’entre eux a une histoire particulière à raconter à son sujet. Dès lors, c’est le début de la fin pour les « héros ». Nous sommes dans un 1985 bien différent de celui que nous avons connu. Bannis par l’acte Keene de 1977, les héros masqués qui avaient si bien servi Nixon, président omniprésent et fraîchement réélu pour un cinquième mandat
Le jeu des erreurs
Même s’il est resté ultra-fidèle, Zack Snyder s’est autorisé quelques modifications. Le film est globalement plus gore (mais est-ce l’époque qui veut ça ?). Certains traits de caractères ont été soulignés voire grossi, comme l’insinuation de l’homosexualité d’Ozymandias, dès le générique. Egalement le sort final de Rorschach est mis en scène d’une façon différente. Nite Owl est plus ouvertement Batmanien dans son costume mais garde bien la dualité qu’il avait dans la BD d’origine. En même temps, même si elles sont relativement identiques au comic-book, certaines scènes sonnent moins juste, comme l’un des épilogues, une scène entre Silk Spectre et Nite Owl qui tombe un peu à plat. Au rang des préoccupations des puristes de l’œuvre, la fin est un sujet qui génerera certainement beaucoup de commentaires. La rédaction est d’ailleurs (très modérément) divisée à ce sujet. La solution fournie par Zack Snyder pour remplacer le squid (un monstre tentaculaire géant qui dévaste New York) ne manque pas de sel et a le mérite de la cohérence au sujet (elle répond même à la question « qui surveille le plus puissant des gardiens ? » d’une certaine manière). Mais l’autre versant de la rédaction pense que si élégante soit-elle, cette solution n’ôte pas le fond de naïveté de l’acte final.
Que faut-il en penser ?
Il va sans dire qu’une fois admis qu’on est en présence d’un type bleu se baladant tout nu à l’écran, on peut sereinement accepter le reste. Watchmen-le film, plus encore que la BD, est une œuvre baroque. Certes, le pari de faire tenir 12×22 pages dans 151 minutes était ambitieux et un second visionnage du film dans sa version longue (promise pour le DVD) devrait permettre de rendre du sens à certaines scènes ou parti-pris. Du fait de la narration de l’œuvre originale, le film souffre d’un déséquilibre (avec beaucoup de flashbacks dans la première moitié) et une intensification de l’action vers la fin. On sent que Snyder a eu du mal à faire tenir le propos politique jusqu’au bout, cédant au pur film d’action (certes jouissif) dans le dernier acte.
En définitive certains n’aimeront pas, par principe, que l’oeuvre de Moore & Gibbons soit portée à l’écran mais Snyder fait finalement les moins mauvais des choix et s’en tire honorablement au regard de l’historique dantesque du projet.
Fallait-il adapter les Watchmen ? C’est un autre débat…
une première partie avec des flash-backs et une seconde orientée action? mais c’est la recette de « Batman Begins » ça.
En ce qui concerne la promo du film en France, tu peux également retrouver sur mon blog le compte-rendu de la conférence de presse (illustrées en photos) d’hier.
http://bj-mat.blogs.allocine.fr/bj-mat-214394-exclu__1h_en_compagnie_des_watchmen_pour_la_conference_de_presse_francaise_.htm
… Conférence que vous retrouverez ici bientôt en vidéo 🙂
Excellent pour la vidéo 😀
toujours la meme chose, des super heros, l’amerique qui doute, des explosions dans manhattan, des heros qui commencent fort, puis chutent, puis vient le doute, puis vient la victoire et la remontee de la pente, des explosions, des discours sur la democracy et le facism, des phrases chocs, des explosions, des ralentis, des ralentis, des ralentis .. et des ralentis, des eclats de verre, de la musique lente et du piano pour faire monter le suspens dans le trailer …
j’ai l’impression de manger un hamburger ….
l’odeur me fait vomir
« Mais l’autre versant de la rédaction pense que si élégante soit-elle, cette solution n’ôte pas le fond de naïveté de l’acte final. »
Mais le problème, est que même dans les comics, Watchmen est une oeuvre qui déborde de naîveté. Jean Cocteau, qui adorait Fantômas, raconte qu’il avait écrit à Souvestre et Alain , les créateurs du personnage, pour leur faire part de son admiration.
Surpris qu’un écrivain « sérieux » s’intéresse à leur travail, ils lui firent savoir qu’ils étaient capables d’écrire des oeuvres « moins naïves ».
Or Cocteau fiit remarquer, à juste titre ces oeuvres « moins naïves » l’étaient en fait bien davantage que celles de Fantômas.
Avec Watchmen, c’est un peu le même problème : au risque de choquer, je dirais que ce n’est pas ce qu’Alan Moore a écrit de mieux : à bien des égards, c’est sans doute au contraire le pire de ses travaux. A l’optimisme des comics traditionnels , qu’il juge enfantin, Moore oppose un « tous pourris » à peine moins enfantin : Rorsach, le Comédien, Hooded Justice… tous semblent rivaliser de noirceur. Quand à Laurie et à Nite Owl, ils ne sont pas foncièrement mauvais mais tellement anodins qu’ils ne peuvent apporter un peu de lumière, à ce qui, au fil de la lecture, ressemble de plus en plus à un tunnel sans issue.
Mais lorsque le grand méchant de l’histoire est démasqué, la série sombre alors dans le burlesque involontaire : les motifs qu’il avance et sa philosophie sont, je suis au regret de le dire, dignes du Café du Commerce. Tuer plusieurs millions de personnes pour « sauver le monde » : convenez que cela relève de la démence pure et simple. Cependant, loin de désapprouver, les autres personnages acquiescent gravement , affirmant que « c’est mieux pour la planète. « Watchmen » se pique souvent de réalisme : le réalisme en l’occurence aurait consisté à ceinturer l’individu et à l’expédier vers l’HP le plus proche.
Voilà. C’est mon opinion sur Watchmen, qui n’engage que moi, et qui ne se veut en aucun cas insultante pour ceux qui ont aimé cette série et dont je respecte l’opinion.
La naiveté de tuer un certain nombre pour sauver un encore plus grand nombre est le fondement de la philosophie utilitariste de Jeremy Bentham.
Et cette idée ne vient pas d’Alan Moore lui même, il l’a prise d’un épisode d’aux frontières du réel comme il l’a régulièrement mentionné.
J’ai vu le film, je l’ai trouvé très bon. je regrette juste que la confrontation Kovacs/psy ait été bâclée. Egalement, on préfère montrer des scènes de sauvagerie rare mais par contre, si le comédien tue bien une femme enceinte, il ne viole pas Sally mais est arrêté avant..
Ce n’est pas de cette « naiveté » là que nous parlions. Mais du fait qu’il peut paraître naïf d’imposer la paix par la peur… dans une société qui tire d’abord et se pose les questions ensuite. « Supprimer la guerre » que ce soit de la manière montrée dans le film ou dans la BD ne tient pas compte, par exemple, de certaines doctrines intégristes ou nihilistes ou même de l’état du monde. Quid, entre autres choses, d’une situation comme le Darfour dans un contexte à la Watchmen ?
On rejoint un peu Rising Star et le conflit au moyen orient réglé en 22 pages (et j’aurais du mettre naiveté entre guillemet moi aussi, accessoirement).
Je pense qu’il faut remettre Watchmen dans le cadre des années 80 et de la guerre froide où tous les conflits étaient centrés sur/organisés par les deux blocs. Mais avec une solution Ozymandias (vraiment pas convaincant dans le film) « généraliste » à savoir de taper partout et non sur New York, les chinois retireraient surement leur aide dans la région du Darfour..
La paix par la peur, une « Pax Manhattania » peut se concevoir car on y voit bien une union sur ce qui est commun (être un hommme) face à un intrus extérieur. Mais bien entendu nous sommes dans une oeuvre de fiction car les hommes bleus n’existent pas et dans monde, les Comédiens ne sont pas morts. Hélas.
J ai l impression que Fabrice et Xavier ont completement raison, je sors du cinema apres avoir m etre ennuye pendant 2h43. Je suis extremement decu par ce film et ne le recommande en aucun cas aux personnes qui comme moi n ont jamais la BD correpondante.
! vous en avez pas marre de critiquer? cest tellement facile de descendre des mois de travail, de recherches ,… seriez vous capable den faire autant? pour ma part jai lu la bd avant daller voir le film et jai trouvé que zack snyder a fait un travail trés fidele ,par rapport a loeuvre originale et en meme temps tres personelle,evidement avec quelques raccourcits ,mais dans lensemble respectueuse face a loriginal , la sortie de la version intégrale en dvd d’ici 3 ou 4 mois ,plus complète, avec l’ajout de ex: « tales of the black freighter » qui dans la bd contribue a alourdir l ambiance et accentuer la tension dans la narration ,donnera peut etre une vision globale plus complete et fera peut etre taire les plus reticents , pour ma part au ciné javais vraiment l’impression que les pages de la bd se tournaient devant moi, magik!,cest sur jai un peu regréter les oublis ou raccourcis mais dans l ensemble jai pris beaucoup de plaisir,pas le meme que la bd mais du plaisir quand meme!mon propos est peut etre naif , mais en meme temps ca ne fait que deux ans que je me suis plongé dans le monde imaginaire et sans limites des comics, ptet pas assez de recul pour juger,mais en meme temps jen ai marre dentendre des propos qui dénigrent,intélectualise systematiquement une oeuvre de qualité ,vous preferez ptete « spiderman 3 » ,les 4 fantastiques,dardevil, (je sais jexagere!) watchmen nest pas un produit de grande « consommation » comme toute les bouses pré-cité! laissez le décanter comme un bon vin et ptet que dici quelques temps vous l’apprecierez comme le millésime quil est! big up a comic box pour m avoir transmis leur passions des comics sans qui je serais ptet passé a coté de watchmen,…MERCI!
Allons allons « Thx » 😉 . Tout le monde a le droit à son avis et, de fait, de « critiquer » puisqu’en fin de compte de répondre aux gens qui n’ont pas aimé Watchmen « Vous en avez pas marre de critiquer? » est une critique en soi. Tout le monde a le droit de critiquer… dès lors que tout le monde a de défendre aussi l’oeuvre en question. Tant que le débat est possible…
hello ! c est vrai ,le droit de critiquer est tout a fait légitime : liberté d’expression!, mon propos navait rien de vindicatif mais jai tellement aimé la bd que jen suis encore « souflé » et pour ce qui est du film jai vraiment trouvé que zack snyder et son équipe avaient fait du bon taff !un travail fidèle avec le soucis du détail et une mise en scene soignée malgrès les oublis ou raccourcis(vivement la version director’s cut!) ainsi qun travail sur l image magnifique loin de l image lisse et asseptisé dun « 4fantastiques »,n est ce pas ?en tout cas cest mon avis !et pour moi snyder nous a pondus un ovni, une oeuvre unique,avant gardiste ,hors norme et politiquement incorrect! mais bon on ne pas peut plaire a tout le monde!les gouts et les couleurs! et vive la difference! merci de mavoir répondu et a bientot pour dautres discussions passionnées !bon weekend a tous! tchek! thx aka nite owl!
Ce qui serait intéressant, c’est si à terme, avec les années, on pouvait comparer avec d’autres adaptations ciné de Watchmen, de la même manière qu’il y a plusieurs films de Dracula ou de Batman. Mais vu le temps qu’il a fallu pour faire ce Watchmen, ça risque de tarder…