Conrad Paulson est le meilleur dans sa spécialité. Tous le connaissent sous le pseudonyme de Redmond. Ses habiletés bien particulières sont de surcroit peu communes, puisqu’il est un virtuose du cambriolage. Ses plans de casse sont bien ficelés et sans bavure. Il est à ce titre unanimement reconnu par son entourage. Il vend le plus souvent ses services à un certain Arno ponte du milieu. La police le traque sans relâche mais aussi sans succès depuis fort longtemps. Il entretien d’ailleurs une complicité bien particulière avec l’inspectrice chargée de le démasquer. Pour acquérir ce statut il a dût cependant faire l’impasse sur sa vie de famille et délaisser ses proches. Il est en effet séparé de sa femme et ne s’est guère occupé de son fils. Tandis que ce dernier est interpellé par la police lors d’une tentative de cambriolage, le maître voleur qui semblait pourtant bien décidé à raccrocher compte bien le tirer de ce mauvais pas. Redmond reprends alors du service pour tenter de se racheter une conduite et ainsi rattraper ses négligences passées. Mais à quel prix ? Accèdera-il à la retraite bien méritée à laquelle il aspire plus que tout ? Est-ce le coup de trop et notre homme va il finalement se faire prendre ?
Les événements qui traversent le tome évoquent par moment Ocean’s Eleven, notamment lors de l’intervention d’une équipe de braqueurs de choc aux profils hétérogènes. Le héros rappelle quand à lui sous plusieurs aspects Franck Abergnale Jr. dans le portrait qu’en dresse Spielberg dans Attrape moi si tu peux. Les analogies concernent surtout la relation qu’entretien Conrad avec Elisabeth, l’enquêtrice de Police alors sur ses talons, ou encore la solitude qu’éprouve le personnage après des années de mensonges. Pour en finir avec les comparaisons, on peut souligner que le héros
On connaissait d’avantage Kirkman pour ses scénarios à « rôdeurs » avec Walking Dead ou Marvel Zombies, ou à super-héros dans Invincible, où il jongle avec de larges distributions de personnages. Il est associé ici au scénario à Nick Spencer (T.H.U.N.D.E.R Agents et Ultimate X-Men), et on y suit plutôt les pensées intimes ainsi que les turpitudes d’un vieux briscard du braquage qui a peut être trop longtemps roulé sa bosse et qui est le coeur de l’action. Les dessins de Shawn Martinbrough (Batman: Detective Comics et The Losers) sont très réalistes et son style s’accordent fort bien avec le genre et avec le ton de la narration. On traverse ce récit avec le sentiment aussi bien dans l’action que dans la représentation qu’il s’agit d’un scénario taillé pour une série télé. En effet l’utilisation du gaufrier le plus souvent en quatre cases de type « plan panoramique » renforce l’impression cinématographique qui se dégage de l’ensemble.
[Anne-Sophie Peyret]
« Le maître voleur 1 – J’arrête » par Robert Kirkman, Nick Spencer (scénario), et Shawn Martinbrough (dessin), Delcourt, octobre 2012, 176 p.
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