Trade Paper Box #82: Six Guns – Les francs-tireurs
3 mars 2013[FRENCH] Pour rester assez proche de l’actu ciné du très bon Django Unchained… Pourquoi ne pas se plonger dans une mini-série originale parue en fin d’année dernière dans la collection 100% de Panini ? Des personnages de l’âge d’or issus du catalogue Western d’Atlas Comics (ancêtre de Marvel), comme Tex Dawson, Black Rider et Matt Slade, retrouvent un nouveau souffle pour résoudre une affaire. Ils forment une « équipe » en mesure de tenir la dragée haute aux Vengeurs, aux X-Men et autres super-héros. Une initiative signée Andy Diggle (2000 AD, Daredevil, Docteur Who) et Davide Gianfelice (Northlanders).
La Tarentule envers et contre tous ?
L’époque et le thème divergent du film de Quentin Tarantino pourtant l’action se déroule aussi au pays des cowboys (dans le sud des Etats-Unis et au Mexique) où se croisent Marshalls et autres chasseurs de prime. Maria Vasquez alias La Tarentule, une ancienne membre des Héros à louer a quelques soucis. Elle a été arrêté. Les charges retenues contre elle sont sérieuses. On l’accuse de meurtre ! Elle se dit innocente, victime d’un complot, mais est détenue par des Texas Rangers, en route vers la prison du Comté au début de ce tome. Cependant les autorités officielles ne sont pas les seules à s’intéresser à son cas. Un chasseur de prime se lance à ses trousses, quand un gang de motards est à sa recherche. Il semblerait que le crime dont on l’accuse soit pourtant une machination orchestrée par un ennemi au bras plutôt long. Elle va ainsi avoir affaire au Ranger Tex Dawson qui est fort remonté, au Black Rider qui n’a plus rien à perdre, à Matt Slade le chasseur de prime motivé par l’appât du gain, ainsi qu’à Two-Gun Kid parti pour venger la mort de son grand frère.
Western d’espionnage ?
Les situations de départ, touchant aux principaux protagonistes convergent vers un dénouement commun, dont l’héroïne est le fil conducteur. Malgré le cadre western on découvre une intrigue qui s’apparente plutôt au genre espionnage. Mais au fond pourquoi cloisonner et étiqueter les séries ? Enfin que les fans de western spaghetti se rassurent. Il y a tout de même l’une ou l’autre belle scène de combat au pistolet, mettant notamment en vedette le très habile Two-Gun Kid. Au fur et à mesure que la lumière se fait sur les tenants et les aboutissants de l’affaire en question. Les soupçons qui planaient sur la Tarentule se dissipent (rapidement pour le lecteur). Ces personnages aux profils pour le moins hétéroclites et aux méthodes très divergentes s’unissent dans un but commun. Ce qui n’est pas sans rappeler la distribution d’Ocean Eleven ou encore de Gangster Squad. Voire même l’équipe de voleurs montée par le personnage de Redmond dans le Maître Voleur de Kirkman, pour rester dans le bon médium. Tous ne sont pas taillés pour travailler en équipe. Qu’importe, leurs motivations sont différentes mais leur but va les rapprocher le temps de régler ce cas, et de faire tomber au passage un très gros poisson…
L’union fait la force
Malgré qu’il s’agisse d’une distribution chorale, et que l’on ai affaire à des personnages avec lesquels nous ne sommes pas nécessairement familiarisé, chacune des personnalités est pourtant détaillée, fouillée. Toutes présentent des caractères rugueux, bien trempés. La narration d’Andy Diggle est très efficace, il parvient à transporter le lecteur habilement dans l’action. Eclairant les zones d’ombres au fur et à mesure. Davide Gianfelice donne une expression à ses personnages, tout à fait singulière. Tous dégagent une certaine gravité et une détermination qui parait sans limites !
[Anne-Sophie Peyret]
« Six Guns – Les francs-tireurs » par Andy Diggle (scénario), et Davide Gianfelice (dessin), Panini Comics, septembre 2012, 112 p.