Après deux saisons d’une « guerre totale » contre les Saviors qui n’aura que trop trainé en longueur puis tournée au marasme, The Walking Dead revient pour une 9ème année en changeant la donne. Synchrone avec le bond dans le temps connu des lecteurs des comics, l’action se déroule bien des mois plus tard, alors que les différentes communautés sont désormais unies et pacifiées. Au moins en apparence.
Le temps a passé. Rick Grimes a désormais la barbe blanche dont il rêvait au début de la saison précédente. Sa fille Judith est en âge de parler. Et les plantes ont poussé. C’est d’ailleurs un message sur lequel le générique de la nouvelle saison insiste : la nature reprend ses droits. S’il y a toujours des zombies dans les environs, il y a aussi, désormais, une touche de verdure qui envahit les ruines. L’essence s’est faite rare et les derniers véhicules roulent au bio-éthanol. La plupart des gens préfèrent cependant le cheval ou la cariole. Alexandria, le Sanctuaire, la Colline et Oceanside forment désormais une alliance commerciale, s’unissant à l’occasion pour des expéditions spéciales, comme un petit tour dans le centre-ville, à la recherche de ressources supplémentaires. C’est l’occasion de voir qu’un certain nombre de personnages sont désormais plus posés et maîtres d’eux-mêmes. Le père Gabriel, par exemple, affiche un air plus serein. Anne, l’ex-Jadis, fait désormais partie intégrante de la communauté. Et certains personnages commencent même à parler mariage. Pendant la première moitié de l’épisode, l’exercice consiste à reprendre un peu des nouvelles de tout le monde et de s’assurer que les personnages que nous avions laissé avant l’été vont bien. Presque de quoi se demander comment on va faire pour la tension et le suspens cette année, si tout est aussi bucolique. « Heureusement » (pas pour les héros mais pour les spectateurs), on peut compter sur les survivants pour tenter un peu tout et son contraire en matière de sécurité, y compris passer des charges lourdes sur un sol vitré… et ce qui devait arriver arriva…
The Walking Dead a beaucoup de choses à se faire pardonner après deux saisons qui, malgré les morts et les coups de théâtre, ont paru surtout nous promener et faire des aller-retours inutiles, diluant l’essence du show. Cet épisode de reprise permet donc, dans un premier temps, de temporiser, de faire son deuil de ce qui a précédé et de passer à autre chose. Un objectif déterminant puisque l’on sait déjà que plusieurs acteurs principaux ont décidé de quitter la série avant la fin de la saison. L’expédition en ville cultive donc les différents groupes sans en oublier aucun, afin de remettre les choses dans l’ordre. Il y a aussi un effort certain en termes de photographie, mais c’est peut-être aussi parce qu’il y moins de conflit global et que la moitié des immeubles ne disparaissent pas dans la fumée et les flammes. L’impression donnée, c’est qu’il y a une reprise en main et même qu’un tournant s’opère. Au point d’ailleurs qu’on en vient à croire que Maggie, contrairement à ce qu’elle professait à la fin de la saison 8, a peut-être digéré certaines choses concernant Rick et le sort qu’il a réservé à Neggan. Mais ça, c’est seulement la première partie de l’épisode, qui consiste à poser le décor.
Plus que dans la BD d’origine, les principaux survivants que l’on a suivis jusqu’ici, les anciens du « groupe de Rick », se sont répartis la direction des différentes villes. Avec Dwight qui n’est plus dans les parages, c’est donc quelqu’un d’Alexandria qui doit superviser le Sanctuaire. Et Carol est essentiellement la « première dame » du Royaume. Ce qui fait que l’équilibre est affecté de façon différente. Plusieurs membres des autres groupes ont des raisons de penser qu’Alexandria leur impose ses volontés. Inversement, les leaders prennent pourtant leur rôle très sérieusement et font attention à défendre leur base… Ce qui n’est pas sans créer de nouvelles tensions car les ressources ne sont pas extensibles à l’infini. Rick et ses amis se retrouvent donc dans une situation où ils peuvent prendre le temps de se parler, de profiter l’un de l’autre. Après deux saisons passées à gueuler dans des talkies pendant ce qui n’était qu’une longue bataille, c’est appréciable. Il y a un sentiment de retrouvailles… et dans le même temps, les scénaristes installent volontairement l’idée que quelque chose s’est fané entre les protagonistes, un peu comme d’anciens camarades de classes qui seraient entrés dans la vie active et qui commenceraient à s’éloigner. La seconde moitié de l’épisode démontre que tout n’est pas si paradisiaque que cela dans l’ère Post-Neggan, que l’union n’est pas totale. Mais aussi et surtout que certaines communautés ont un sens de la justice beaucoup plus « Ancien Testament » que Rick Grimes.
Sans s’imposer miraculeusement comme un chef d’œuvre, ce premier épisode de la saison a l’avantage d’assainir les bases et de mettre des personnages dans des positions où ils ont tous l’impression de bien faire, tout en s’apprêtant à s’opposer les uns aux autres. Dans cette opposition sous-jacente des groupes, il y a une dynamique un peu à la Game of Thrones. Reste à voir si les semaines à venir consolideront l’élan et si la promesse sera tenue. Dans une saison où plusieurs têtes d’affiches vont être escamotées, bien malin celui qui saurait déjà comment les choses vont tourner. En tout cas à ce stade il y a du mieux. C’est clairement pensé, aussi, pour que ceux qui avaient abandonné en cours de route aient un point d’entrée…
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