Marvel’s Luke Cage : Review + Interview de Mike Colter
C’est aujourd’hui, 30 septembre 2016, que Netflix lance la première saison de la série télévisée Marvel’s Luke Cage. Le diffuseur nous a non seulement permis de voir en amont les premiers épisodes mais aussi de rencontrer certains membres de l’équipe. Avant de revenir plus en détail sur l’intégralité de la saison, nous vous proposons donc un premier avis mais aussi une rencontre avec Mike Colter, Luke Cage lui-même !
https://youtu.be/snJ-nRgx8o0
Luke Cage (Mike Colter) s’est installé à Harlem, où il se fait oublier en servant de garçon de salle chez un coiffeur-barbier au courant de ses aptitudes hors-normes. Le fait est que la boutique est un peu le rendez-vous des petites frappes (y compris quelqu’un déjà croisé dans d’autres projets de Netflix) et caïds locaux, l’employeur de Luke ayant lui-même un passé criminel auquel il a tourné le dos. Son enseigne est donc devenu une sorte de « Suisse » où tout le monde se tient à carreau. Et cela va très bien à Luke, qui ne compte pas se faire remarquer, au grand dam’ de son mentor. La série reprend donc quelques temps après les évènements de Marvel’s Jessica Jones. Luke Cage bosse de jour dans le salon de coiffure de Pop’s. De nuit, il est plongeur/barman au club de Cornell « Cottonmouth » Stokes, le mafieux local. Tout irait pour le mieux si trois jeunes ne volaient pas de l’argent à Cottonmouth. Quelque part en cours de route, Luke fini par partager son lit avec une inconnue mais aussi de décider d’intervenir quand les patrons d’un petit restau du coin se font racketter. A partir de là , les ennuis vont le rattraper et il va avoir l’occasion de prouver à quel point il a la peau dure.
Voici donc Luke Cage dans son élément et au premier plan, après avoir fait son apparition l’an dernier comme boyfriend de Jessica Jones. Nonchalant, Mike Colter confie, en présentant la série, que la différence principale pour lui, cette fois, c’est le temps passé sur le plateau, devant la caméra. Normal, cette fois c’est lui la vedette. Mais néanmoins la différence entre Marvel’s Jessica Jones et Marvel’s Luke Cage ne s’arrête pas qu’à une simple histoire de protagoniste qui passerait au premier plan. Pour cette nouvelle série, il y a tout un univers à réinventer, plus encore que pour Jessica Jones. C’est que, dans les comics, Luke Cage a beau avoir été créé en 1972 avec les meilleures intentions par Archie Goodwin, John Romita Senior et George Tuska, son contexte d’origine est daté. Ce qui paraissait progressiste à l’époque paraîtrait aujourd’hui, dans bien des cas, dépassé voir trop caricatural. D’ailleurs ce n’est sans doute pas par hasard si Marvel Comics ne s’est pas montré très chaud ces dernières années pour ramener les premiers adversaires de Cage, des êtres souvent si grotesques et outranciers qu’ils feraient passer « Huggy les bons tuyaux » pour un modèle de discrétion.
Mis à part Black Mariah (le surnom de Mariah Stokes), ramenée récemment dans le comic-book Power Man & Iron Fist, Cottonmouth et les autres sont restés aux oubliettes de l’univers Marvel en BD. Cheo Hodari Coker et son équipe en ont été quittes pour repenser les personnages, les moderniser. C’était une nécessité. Plus encore, ils ont réinventé leur version d’un Harlem fantasmé, quelque peu intemporel. L’ambiance est moins sombre que pour Daredevil ou Jessica Jones, les teintes se font pastel, rétro… et des décors comme l’échoppe du barbier ou la boîte de nuit de Cottonmouth y sont pour beaucoup. Dans plusieurs scènes, on pourrait croire qu’on évolue 20 ou 30 ans dans le passé, avec une référence omniprésente, Shaft (le film de 1971, sorti en France sous le titre Les Nuits rouges de Harlem). Mais ce n’est pas la seule, bien au contraire. C’est qu’à l’évidence, pour l’équipe, il s’agît de faire remonter toute une époque, toute une culture…