Review: Justice League
Après les prémices dans Man of Steel et Batman v Superman, Zack Snyder (épaulé par Joss Whedon), Justice League est la dernière étape d’une vision du réalisateur en trois films pour transposer l’univers DC à l’écran et pas seulement une ou deux stars. Certes, il faut aussi compter avec les long-métrages de Wonder Woman et de Suicide Squad, mais si l’on s’en tient au plan de Snyder, la progression devrait se concevoir ainsi. Si ce n’est qu’entre temps, après des réactions houleuses, la donne a changé. La Justice League arrive… avec pour intention de coller à Marvel. Mais alors vraiment.
Des mois après la mort de Superman, Batman et Wonder Woman se préparent à une invasion imminente venue de l’espace mais n’ont guère progressé dans leur volonté de recruter les autres surhommes dans un groupe organisé. L’arrivée sur Terre de Steppenwolf et de ses paradémons leur force la main. Ils tentent alors de recruter Aquaman, Flash et Cyborg. Mais tout le monde n’est pas prêt à les suivre aveuglément (même si les affiches, forcément, nous rassurent sur la finalité des choses). Disons-le d’office : Justice League reprend (ou tente de reprendre) beaucoup des ingrédients d’un film Marvel. Et pas seulement parce que Joss Whedon est arrivé en pompier volant pour reprendre le tournage après Zack Snyder (toujours crédité comme réalisateur principal).
Après avoir polarisé les audiences au moment de la sortie de Batman v Superman, le cinéaste et Warner ont choisi de changer leur fusil d’épaule. On pouvait peut-être déjà un peu le penser sur certains aspects du film Wonder Woman, avec un final qui empruntait beaucoup à la mort de Bucky dans Avengers #4. Mais cette fois c’est manifeste au point que le studio a pratiquement décidé d’officialiser la chose et de reprendre jusqu’au principe des deux scènes planquées dans le générique de fin.
Pour être honnête, c’est Marvel qui a commencé à la faire à l’envers à DC, avec un premier film Avengers où la Gemme de l’Espace était présentée sous la forme d’un cube cosmique, presque une « boite-mère » amenant sur Terre des Chitauris aux faux-airs de paradémons (et dirigés par un personnage notoirement inspiré de Darkseid). Devancé sur son propre terrain, DC a donc l’air de suivre une tendance en ressortant ses vraies boites-mères, ses vrais paradémons et une partie du grand-public va sans doute s’y perdre, sur cet aspect, au jeu de « qui a copié sur qui ».