(L’avatar animé d’Alan Moore en train de dédicacer. Dans la réalité, le vrai Alan Moore n’a jamais fait mystère de sa réticence envers les conventions de comics)
Dans cet épisode intitulé « Husbands and knives », les enfants de Springfield en ont assez d’acheter leurs comics au désagréable vendeur de BD du « Donjon de l’Androïde », mais n’ont pas le choix car c’est le seul de la ville… Jusqu’à ce qu’une nouvelle boutique, « Coolsville » ouvre juste en face, tenue par Milo, un jeune vendeur super sympathique (doublé par l’acteur Jack Black). À l’occasion d’une séance de dédicaces, les auteurs invités, Alan Moore (pour son fameux Lost Girls et pour From Hell), Art Spiegelman (pour Maus) et Dan Clowes (pour Ghost World) se révèlent être membres de « la Ligue des Free-Lancers Extraordinaires » et molestent comme il se doit le vendeur de BD qui tentait de saccager la nouvelle boutique concurrente… Malheureusement, la suite de l’épisode, comme d’habitude avec les Simpson, digresse vers une nouvelle intrigue, moins amusante pour les fans de comics que nous sommes.
(Les Watchmen, co-création d’Alan Moore, passé à la moulinette de la sauce « babies » – comme les X-Babies dérivés des X-Men dans les années 80. V For Vacation fait bien entendu une pirouette en référence de V For Vendetta)
(Dan Clowes, l’auteur de Ghost World mais aussi d’Eightball)
(Art Spiegelman venu non seulement pour Maus mais avec In The Shadow Of No Towers, son oeuvre post 9-11)
(Les trois auteurs en mode super-héros: Le nom de la Ligue des Free-Lancers Extraordinaires est bien entendu un clin d’oeil à la Ligue des Gentlemens Extraordinaires. Sorti de là, la plupart des membres de la Ligue ne sont pas aussi « bodybuildé » que les trois auteurs ci-dessus. Mais c’est un peu tradition dans ce dessin animé de montrer les auteurs de comics assumant des corps musclés. Il y a quelques années, Stan Lee s’était transformé en Hulk alors qu’il visitait le comic-shop de Springfield)
Toutefois les aficionados de comics ne seront pas déçus dès les premières minutes de l’épisode et pourront s’amuser à noter les nombreuses références : Wolverine (avec une couverture « polémique »), Spider-Man (l’affiche de la fermeture de la boutique), Tintin (vu par les auteurs américains), et la grande question polémique « Qui est le plus fort entre Hulk et la Chose ? »… Bref, nous sommes en territoire connu ! Bien évidemment, chaque guest assure le doublage de son avatar simpsonien avec beaucoup d’humour. Et les connaisseurs apprécieront (en VO) l’accent délectable de Mr Moore, notamment quand ce dernier chantonne Little Lulu (après avoir fustigé le système des licences commerciales, on ne se refait pas).
(Alan Moore chante le générique de Little Lulu, héroine de BD dans les années 30/40, avant d’avoir droit à son dessin animé quelques années plus tard. Une manière pour les Simpson de faire allusion à l’une de leurs ancêtres ?)
Un grand moment de télévision et une visite très réussie chez les Simpson qui plaira à coups sûrs aux fans de la série, aux amateurs d’Alan Moore ainsi qu’aux comic-guys qui prendront un malin plaisir à retrouver toutes les références parsemées dans l’épisode.
(Un Comic Book Price Guide visiblement basé sur le « Overstreet » bien connu des collectionneurs de VO. Le nom d’Astonishing évoque bien sûr divers séries de comics, notablement les Astonishing X-Men et autres Astonishing Tales mais la typo du titre est inspirée d’Astounding Stories, vieux magazine de SF de l’âge d’or)
(« Death of Superman » fait bien évidemment référence à la « mort » du héros au début des années 90, lors d’un événement qui avait su attirer les médias du monde entier. Mais cette couverture-pastiche fait aussi indirectement référence à « Funeral For A Friend », arc dans lequel la JLA pleurait Superman mais aussi au bien plus ancien « Last Days of Superman » (Superman vol.1 #156, 1962) qui donnait une autre version du trépas du héros.
(Alan Moore à son stand, devant un poster de Lost Girls – devant un auditoire qui n’a pas franchement l’âge de le lire – et à côté du recueil de From Hell).
(Plusieurs « couvertures » de Robin sont aperçues dans cette scène. Alors que l’autre est plutôt générique, ce Robin préhistorique fait allusion à World’s Finest Comics #102 (1959), dans lequel Batman, Robin et Superman étaient piégés dans la Préhistoire)
(Allez savoir pourquoi, le segment concernant Tintin insiste à grand coups d’accordéons sur le côté… français du personnage)
(Ci-dessus The Formidable Mulk est bien entendu l’Incroyable Hulk. Allez savoir pourquoi, dans certains cas la production a opté pour des noms pastiches alors que dans d’autres occasions – Wolverine et Robin – le nom originel a été gardé. Sans doute des questions liées au fait que les droits audiovisuels des personnages sont optionnés ou pas)
(Comme « Mulk », la Chose (ou The Thing) est rebaptisée The Thung dans cette parodie. Le logo utilisé évoque spécifiquement la série de la Chose publiée dans les années 80 (et écrite par John Byrne) tandis que les footballeurs américains sont peut-être un clin d’oeil à divers comics de Marvel de la même période comme NFL SuperPro)
(Mis à part qu’il est nu (ou au moins torse nu) sur cette couverture, ce dessin de Wolverine fait visiblement référence à Wolverine vol.1 #1 (1982), tel que dessiné par Frank Miller)
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