Première constatation : c’est beau ! Si la plus-value Millar n’est pas encore évidente, l’impact de Hitch est perceptible de la première à la dernière case. On sent le duo parfaitement rodé : le scénariste lui écrit des pages sur mesure – peu chargées en dialogues, et fonctionnant sur un rythme de 3 cases par planche en moyenne. De ce point de vue-là, donc, c’est une réussite totale. En revanche, au risque de faire hurler les puristes, je serai plus réservé sur l’apport de Millar. Notamment parce que, pour marquer le coup, il eut été utile de frapper un grand coup. Là, le scénariste prend son temps et ses marques. Alors, certes, un état des lieux n’est pas inutile pour le lecteur qui, comme moi, reprend la série, alléché par la nouvelle équipe créative. Mais, en l’occurrence, on s’en passera pour repartir sur des bases fraîches, tournant essentiellement autour du couple Reed/Sue, logiquement ébranlé par Civil War et ses conséquences (et ça, il vaut mieux le savoir, parce que ça n’est jamais mentionné…) Cette partie-là est menée assez subtilement, Millar adoptant le point de vue du grand public plutôt que les voix intérieures. Le constat d’effritement progressif concerne d’ailleurs l’ensemble de l’équipe, même si Ben et Johnny sont plutôt en retrait dans ce premier épisode, et j’ai assez hâte de voir où veut aller Millar à cet égard.
En revanche, le « teasing » de fin d’épisode, qui fait intervenir Alyssa Moy et son nouveau mari, m’a laissé un arrière-goût plutôt désagréable. Non seulement Millar n’en donne pas assez pour donner réellement envie de revenir, mais en plus le cliffhanger ne brille pas par son originalité, surtout dans les pages des FF ! Pire, ce classicisme apparent me fait fortement craindre le « syndrome Marvel Knights Spider-Man » : une série très belle, au sein de laquelle le scénariste s’est contenté de réécrire des pages dans l’esprit des épisodes qui l’ont marqué enfant, vidant la chose de tout son potentiel novateur. Évidemment, il ne s’agit là que d’inquiétudes – il est clairement tôt pour se prononcer de manière plus radicale.
En résumé, en l’état, nous avons une série superbe – le travail de Hitch vaut amplement l’achat – mais j’ai un peu l’impression que le scénario sera bicéphale. D’un côté, Millar met en place un arrière-plan très intéressant. Il semble vouloir déconstruire la plus célèbre famille des comics de manière assez subtile et autrement plus crédible qu’un coup de baguette méphistophélique. Mais il y a fort à parier que le devant de la scène sera occupé par une histoire de monde parallèle ne différant guère de ce que le scénariste a fait sur « Ultimate Fantastic Four » pendant deux ans. Et, vu le nombre de bons ingrédients disponibles, il serait dommage de ne faire que du vieux avec autant de neuf !
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