Avant-goût VO : North Wind TPB
10 juillet 2008[FRENCH] J’avoue être passé complètement à côté de North Wind au moment où cette mini-série sortait sous forme de fascicule. La voici réimprimée sous forme de TPB et c’est l’occasion d’une séance de rattrapage qui devrait particulièrement intéresser les fans de la Compagnie des Glaces. Car North Wind a pour décor un nouvel âge glaciaire. L’humanité, comme toujours, s’est adapté. Mais le pire danger reste la cupidité de l’autre. Une apocalypse version Frigo qui se lit comme un storyboard de long-métrage.
North Wind TPB [Boom Studios]
Scénario de David DiGilio
Dessins d’Alex Cal
Sortie aux USA le 9 juillet 2008
Imaginez quelque chose qui pourrait aussi bien s’inscrire dans la continuité des romans de G.-J. Arnaud (la fameuse Compagnie dont je parlais à l’instant), dans une sorte de surlendemain du Jour d’Après mais aussi, en un sens, dans la même optique que Mad Max ou Jeremiah: quelques siècles après que le déréglement climatique ait fait des siennes la Terre est recouverte d’une epaisse couche de glace. Et en prime les hommes ont épuisés la plupart des ressources énergétiques, ce qui pose un léger problème quand il faut faire fonctionner le chauffage.
Au pied des lettres d’Hollywood pétrifiées dans un glacier, la ville de « Lost Angeles » est tenue d’une main de fer par un gangster qui s’approprie toute source d’énergie. Non loin de là, le village des Outcasts tente de cacher qu’il a trouvé sa propre solution, de peur d’attirer les jalousies. Et puis il y a les Skinrunners, des nomades chasseurs de peaux qui ont leur propre religion, basée sur le concept du cycle. Sentant qu’il ne sera pas éternel, un Skinrunner recherche un apprenti. Il cherche même à acheter un enfant si besoin est. Mais tout le monde le lui refuse et il faudra attendre que le destin en mette un sur son chemin.
Le scénario de North Wind est très cinématographique et globalement assez captivant. Il n’y a guère qu’à un moment où l’un des personnages se sert d’une arme pour piéger un adversaire dans une crevasse ainsi créé qu’on a l’impression de sortir du cadre. Ce passage m’a plus fait penser au Thor de Marvel utilisant son marteau pour faire disparaître un troll qu’à une vraie bagarre entre gens vivants sur un glacier. Je n’ai pas lu la série quand elle paraissait par épisode mais je crois que ce n’est pas un mal et qu’elle gagne vraiment à être parcourue d’une seule traite. La fin reste quand même un peu abrupte mais peut-être parce que le scénariste David DiGilio est tellement arrivé à dresser un environnement cohérent qu’on s’en sépare à regret (on regrettera juste que la mise en couleur manque parfois de subtilité). A certains égards la science-fiction de North Wind peut paraître académique (un Waterworld On Ice ?) mais le récit reste efficace.
[Xavier Fournier]