Avant-goût VO : Review Captain America #38
18 mai 2008[FRENCH] Depuis des mois la série Captain America est l’exemple même d’un titre cohérent, totalement maîtrisé aussi bien par son scénariste que par ses artistes. Aussi la (ré)apparition d’un personnage périphérique (au prime abord étranger à l’intrigue de Brubaker) pouvait sembler un choix périlleux. « Bru » ne ramène pas cet élément de manière aléatoire mais dans une optique qui permet une nouvelle boucle. Excellent, comme toujours.
Captain America #38 [Marvel]
Scénario de Ed Brubaker
Dessin de Steve Epting
Sortie américaine le 21 mai 2008
Commençant par ce qui fait le « ventre mou » de l’épisode. A savoir des segments où les choses avancent le moins (par rapport à l’autre partie de la revue). Falcon et le nouveau Captain America sont toujours sur la piste du Red Skull et de ses hommes. Ils se rapprochent mais je dois dire que les scènes d’attaques de bases de l’AIM ont tendance à devenir un peu répétitive. Je crois aussi qu’un des soucis est que le nouveau Cap tend à imiter les méthodes de l’ancien. Son arme à feu, par exemple, ne lui sert absolument à rien et cette attaque pourrait aussi bien être menée par Steve Rogers. J’espère que les deux héros progresseront vite dans leur quête ou que quelque chose viendra un peu secouer ce qui, sinon, risque de tourner un peu à la routine. Répétitive, aussi, la relation du Skull et de Faustus, ce dernier frisant de manière permanente la rébellion. Heureusement, casser du scientifique à cagoule jaune ou s’intérsser à l’ambition du sosie de Freud n’est pas le sujet principal de ce numéro, qui tend plutôt à introduire dans l’histoire un autre protagoniste (bon ok on l’avait aperçu mais là il entre vraiment dans l’intrigue). Et lui devrait s’y entendre pour remuer les choses dans les mois qui viennent.
C’est en effet du côté d’un autre Cap que les choses se passent. Les previews laissent peu de doute sur son identité mais au cas où vous ne voudriez pas être « spoilé » avant la lecture du numéro, ménageons le suspens sur son identité réelle. Sachez juste qu’on l’a déjà vu. Le paradoxe actuel de la série Captain America, c’est qu’avant la disparition de son héros phare, elle était moins lue. Une dizaine de mois plus tard, la pression pourrait être retombée mais non, elle se maintient. D’autant plus que le lecteur a maintenant plus d’un Captain America pour le même prix. Et c’est peut-être un peu le piège qui pourrait menacer le concept de Cap ces temps-ci. Dans un parallèle peut-être pas forcément volontaire avec ce qui avait suivit la mort de Superman, les remplaçants et les imposteurs pullulent dans les titres Marvel. Il y a le « new » Captain America mais aussi le Captain America vu dans Avengers/Invaders sans oublier celui vu dans Secret Invasion. Et puis il y a le personnage que Sharon Carter a croisé dans les derniers épisodes du mensuel. L’épisode s’ouvre avec la fin des hésitations sur son identité. En quelques cases Brubaker informe rapidement le lecteur du passé du personnage et de son CV plutôt chargé en continuité, malgré le fait qu’il n’a eu quelques apparitions en fin de compte.
Vu qu’on ne l’avait pas revu depuis des années, je dois dire que dans un premier temps Brubaker prenait un risque en allant rechercher ce perso, qui avait toutes les chances d’être perçu comme un « intrus » par les lecteurs les plus récents. Mais la fin de l’épisode le replace dans un autre contexte, une forme de boucle qui va permettre au Winter Soldier d’affronter sa culpabilité sur certaines erreurs passées. Disons que de manière suprenante, le nouveau venu ne se contente pas d’être un pantin sur l’échiquier du Red Skull. Il a aussi une bonne raison d’en vouloir à l’ex-Bucky et la chose est plutôt bien vue. La dernière case est ironique au moins à deux niveaux. On referme ce comic-book une nouvelle fois curieux de savoir où tout ça va nous mener.
[Xavier Fournier]
Tout a fait d’accord avec cette dernière phrase (et le reste de l’article d’ailleurs !). Il ne sont pas si nombreux les comics ou ce mélange de curiosité et d’incertidute fonctionnent aussi bien !