Avant-Goût VO : Review Challenger Deep #1
3 septembre 2008[FRENCH] L’éditeur Boom Studios repose sur deux spécialités: les séries d’horreurs façon Tales of Zombies of Fall of Chthulu et l’environnement fermé comme Station. Challenger Deep vient muscler ce deuxième axe avec un récit de sous-marin nucléaire piégé sous les eaux qui menace de déclencher une réaction en chaîne. Comme souvent sur ce genre de projet, l’histoire se lit comme un film à gros budget, avec l’expert appelé à la rescousse pour sauver le monde…
Scénario de Andrew Cosby et Andy Schmidt
Dessins de Cheee
Sortie américaine le 4 septembre 2008
Le huis clos, Boom connait bien et Challenger Deep en est une nouvelle preuve. D’un côté, le coup du sous-marin coincé sous les eaux n’est pas spécialement une nouveauté, c’est même devenu un genre cinématographique en lui-même et si c’est moins courant dans les comic-books, l’idée en elle-même ne justifierait pas tout. Seulement voilà les deux scénaristes ont une trouvaille pour faire monter les enchères: le sous-marin a coulé dans une des failles océaniques les plus profondes du monde, juste sur une sorte d’iceberg fait de glace de méthane, une matière hypothétique ultra-destructrice qui aurait provoqué l’extinction des dinosaures. Et la présence d’armes nucléaires risque bien de déclencher une réaction en chaîne menaçant le monde entier. On est à mi-chemin entre des bouquins de Tom Clancy et Michael Crichton.
D’un côté on accompagne les gens de l’équipage, coincés au fond. De l’autre on a l’habituelle cellule de crise avec le type non moins habituel qui dit qu’il connait bien un expert mais que (oh surprise) il a pris sa retraite et il ne veut plus entendre parler du gouvernement. On est à l’évidence dans un exercice de style mais la chose change un peu quand l’expert à la retraite ne se révèle pas être Steven Seagal devenu cuistot ou Sylvester Stallone en train de couper du bois dans la forêt. Non pour le coup il s’agit vraiment d’un bonhomme âgé qui… refuse la mission. Rien à foutre du monde et du reste. La planète est alors dans de beaux draps et la cellule de crise n’a plus qu’à essayer un dernier argument…
L’ensemble est dessiné par Cheee, artiste qu’on a vu dernièrement dans diverses anthologies fantastiques de Boom. Cette fois l’ambiance se veut plus réaliste et lui permet un peu moins de délirer mais il se réserve quelques choix visuels (comme en particulier les pages d’intro). Le sentiment claustrophobe est en tout efficace et Challenger Deep fait preuve d’une maîtrise graphique qui est un peu le point faible de Station, à comparer. Encore que si toute la minisérie garde le même ton, je pense qu’il y aura vraiment une sorte de prime à la lecture en TPB.
[Xavier Fournier]