Avant-goût VO: Review Daredevil #100
10 septembre 2007[FRENCH] Grosse galerie d’artistes en vue. Avec plusieurs pointures associées au passé du héros mais aussi quelques illustrateurs qu’on avait seulement aperçu sur les couvertures, cet épisode avait tout pour devenir un classique. Mais le fait de donner l’impression de prendre le train en marche temporise un peu l’impact. Surtout vu ce qu’on est en droit d’attendre d’un numéro anniversaire.
Daredevil #100
[Marvel Comics]
Scénario de Ed Brubaker
Dessins de Michael Lark, Stefano Gaudiano, Marko Djurjevic, John Romita Senior, Al Milgrom, Gene Colan, Bill Sienkewicz, Alex Maleev, Lee Bermejo.
Sortie américaine prévue: 12 septembre 2007
J’aime beaucoup ce que fait Ed Brubaker sur Daredevil (entre autres). J’aime beaucoup l’ennemi classique qu’il a ramené dans l’épisode précédent. Il se trouve que c’est tout bonnement l’un des adversaires de DD que je préfère, le trouvant hélas sous-exploité depuis trop longtemps. J’aime aussi également beaucoup le style de Lark mais aussi de la quasi-totalité des artistes impliqués dans ce numéro. En théorie, tout était réunit pour que je sois plutôt bon client de ce Daredevil #100. Commençons par les bons points : on découvre enfin ce que donne Marko Djurjevic sur des pages intérieures de la série, après l’avoir vu trop longtemps confiné aux couvertures. Et graphiquement ça fonctionne plutôt bien. Autre cover-artist occasionnel, Lee Bermejo m’a moins convaincu jusqu’ici avec ses images de DD mais son segment est une bonne surprise. En fait il gère même plutôt bien l’effet « flashback » à travers un travail de mi-teintes qui convient tout à fait à l’effet pulp de Daredevil. Un projet « DD rétro », dans le ton de ce passage, ne serait pas pour me déplaire.
Maintenant, le problème est que cette approche « collective », avec plusieurs grands noms déjà associés à DD, c’est quelque chose que l’on a déjà vu lors des précédents numéros anniversaires de la série. Je n’ai absolument rien (bien au contraire) contre revoir Gene Colan et les autres mais il faudrait qu’en dehors de cet empilage de styles différents il y ait une histoire de taille équivalente. Le scénario de Brubaker n’a rien de déshonorant. Il n’est tout simplement pas plus spectaculaire que s’il s’était agît de Daredevil #97 ou #98, sur lequel on aurait greffé des pages d’artistes divers, rajoutant en longueur. Un sens on a l’impression que le scénario a été aménagé à posteriori pour justifier le gimmick des artistes multiples alors que dans l’idéal c’est l’inverse qui aurait dû se passer. Normalement c’est la nature de l’histoire qui aurait dû dicter qu’on appelle les différents dessinateurs mais là, à tort ou à raison, on a l’impression du contraire.
Ensuite, la seconde moitié du numéro est consacré à des reprints de vieux épisodes de la série, qui mettent en scène le « méchant » revenu récemment dans la série. D’un part, je trouve le choix un peu douteux. Non pas que ça me dérange qu’on présente ainsi un personnage qui n’a pas été utilisé depuis longtemps mais il est revenu depuis deux épisodes. C’est le mois dernier que les lecteurs relativement récents se posaient des questions. Là, le reprint intervient après deux épisodes. C’est un peu tard. Globalement je trouve que ce numéro aurait eut plus d’ampleur si l’histoire principale avait été plus courte et qu’on avait fait l’économie d’au moins un des deux reprints, libérant des pages qui aurait pu être occupées par des histoires autonomes utilisant les styles divers des artistes impliqués. On aurait très bien pu imaginer une seconde histoire inédite, centrée non pas sur DD mais sur son adversaire, qui nous aurait permis de voir les événements de son point de vue. Daredevil #100 est une bonne lecture et ne fera pas fuir les amateurs du DD de Brubaker. On se réjouira de la présence des artistes présents. Mais l’ensemble, de par sa structure, laisse quand même une impression de « peut mieux faire ». Ou au moins de « on attendait plus » ?
[Xavier Fournier]