Daredevil #102 [Marvel]
Scénario de Ed Brubaker
Dessin de Michael Lark et Stefano Gaudiano
Sortie aux USA : le 28 novembre 2007
C’est bien Mister Fear qui tient la vedette dans la première partie de l’épisode. Jusqu’ici, on le voyait dans l’ombre, mystérieux et inquiétant. On pourrait dire qu’il avait le beau rôle et que les choses semblaient faciles. Etre inquiétant quand on reste dans le noir n’est très compliqué. Mais très heureusement voir Mister Fear au grand jour ne diminue pas son impact. Bien au contraire, il y a dans le Mister Fear de Brubaker beaucoup de choses en commun avec le Killgrave de Brian Michael Bendis. Si ce n’est que Killgrave a un côté un peu plus psychopathe, un brin hystérique, là où ce Mister Fear est calme, calculateur, maître de son jeu. Dans les premières pages, Fear est peut être encore plus imposant par le fait que les auteurs n’en font pas qu’un type en costume. Il a la carrure même (et surtout) en dehors de cela…
Puis Brubaker passe en mode « Pulp Fiction » et nous raconte une autre scène qui s’est déroulée quelques heures plus tôt. Daredevil, empêtré dans ses problèmes personnels, ne semble pas une menace immédiate pour les Enforcers. Mais quelqu’un d’autre va cependant leur chercher noise. Et oui, Mister Fear n’est pas le seul qui souhaite devenir patron de la pègre à New York. Un autre prétendant lui envoit ses hommes. Bon, ok, là, pour ceux qui suivent, il y a un petit souci de continuité puisque le mois dernier, dans cette autre série Marvel concernée (celle où apparait actuellement le concurrent en question), Mister Fear apparaissait comme l’un des alliés du malfrat. Mais enfin disons que Fear s’était sans doute rendu à la réunion « pour voir » et qu’il a changé d’avis…
Arrive Daredevil qui décide d’utiliser chaque camp l’un contre l’autre. Malheureusement pour lui les choses ne vont pas se passer totalement comme prévu. Disons qu’autant Fear est détendu, autant DD est rendu fébrile par les événements récents. D’où une sorte de symmétrie assez intéressante entre les deux personnages. Je dois dire que Mister Fear en sort bien plus grandi que dans les trois premiers épisodes de l’arc et que la paranoia est tangible. Scénaristiquement le résultat est plus puissant que lors des premiers chapitres, trouvant là une envergure qui leur faisait défaut. Brubaker rend à Fear ses lettres de noblesse, en tout cas plus que ce que ce personnage avait eu droit ces dernières années. Une jolie montée en puissance. Jusque là on savait « intellectuellement » que le héros et ses proches étaient en danger. Là, on sent l’adrénaline et le danger se fait sensation. Le résultat est bien plus vivant…
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