Sortie américaine le 09/04/2008
Scénario de Mark Millar
Dessin de Bryan Hitch
C’est marrant, en lisant cet épisode je me suis mis à repenser à l’arc du Collective dans New Avengers. Lui aussi descendait de l’Alaska dans une marche invulnérable et lui aussi laissait un sol jonché de héros vaincus entre deux pages. La comparaison s’arrête là: The Collective m’a paru l’un des arcs les plus faiblards de New Avengers alors qu’ici la qualité de l’exécution change tout. Juste une chose qui m’intrigue: si le robot a été programmé pour éliminer les armes, n’est-il pas étrange qu’il réagisse d’emblée à la présence de super-héros dont certains ne sont pas « armés » ? Ne serait-ce pas un signe de plus qu’Alyssa et son mari n’ont pas franchement prévu de la place pour tout le monde dans leur futur paradis ?
Mine de rien, le scénario oppose deux types de vision scientifique: Millar exploite bien la veine de savants totalement détachés de l’intérêt humain. Ils veulent sauver le monde (ou tout au moins l’humanité puisque le monde ils ont fait une croix dessus) mais se moquent de l’individu en tant que tel et construise ainsi un robot totalement meurtrier. Enfin l’individu ils ne s’en moquent pas quand il s’agit d’eux et, bien sûr, ils ont pris soin de se garder des portes de sorties. Alyssa et son mari regardent Reed de manière un peu hautaine parce qu’il n’a pas fait les sacrifices nécessaires et qu’il s’est laissé « engluer » dans un contexte familial. Mais Reed, inversement, tire de cette famille un sens de la moralité dont les deux autres sont dénués. Non pas qu’on voit beaucoup Reed dans cet épisode mais c’est plutôt le reste de la famille qui brille et qui offre ainsi une réponse au cynisme branchouille d’Alyssa & Cie.
Le tandem créatif est en grande forme! Bryan Hitch livre là trois épisodes d’affilée à un rythme mensuel (c’est à dire sans délai important, sans fill-in ou aide extérieure terminant les dernières pages) ce qui ne lui était pas arrivé depuis… je ne sais plus. Mark Millar a dans cet épisode moins de surface pour jouer sur les dialogues (à part la scène de Johnny Storm et de sa nouvelle girlfriend et la mention d’un(e) éventuel(le) babysitter mutant(e)) mais il s’en tire lui aussi à merveille dans ce style un peu plus « économique ». A cet égard la dernière page réutilise à merveille l’une des phrases préférées de Dick Tracy, sa simplicité constrastant avec l’intensité dramatique du moment. 3 épisodes et les deux auteurs ne donnent aucun signe de fatigue, bien au contraire !
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