High Rollers #1 [Boom]
Scénario de Gary Phillips
Dessin de Sergio Martin Carrera
Sortie aux USA prévue le 2 juillet 2008
CQ est un assassin, un éxecuteur pour la pègre (imaginez la version black du Léon de Luc Besson) qui non seulement travaille bien mais laisse en plus autant que possible une porte de sorte honorable à ses victimes. Dans la scène qui nous présente, il arrive ainsi à convaincre la personne qu’il va tuer à participer, de manière à ce que la famille du futur défunt puisse toucher l’assurance-vie sans craindre une enquète. L’ennui, c’est que l’honneur, dans la pègre de Los Angeles, ça fait un peu désordre et sa « hiérarchie » s’imagine que CQ prépare un coup. Il est tout simplement trop bon pour ne pas être ambitieux. En tout ca c’est ce que se dit son boss, prêt à aller au clash s’il le faut.
La première chose qui destabilise, c’est le style très particulier des dessins de Sergio Martin Carrera, qui ressemble quand même beaucoup à un retraçage d’après photos. Le traitement des ombres est assez sec, avec assez peu de mi-teintes mais contrairement à des gens qui utilisent beaucoup l’ombre dans leurs travaux (Mignola ou Miller, pour ne citer que quelques maîtres), là les zone d’ombres se font plus « molles ». Leurs contours sont moins tranchés. Passés les premiers instants, on s’y fait d’autant plus que finalement on n’est pas très loin du traitement graphique d’un film à la A Scanner Darkly.
En l’annonçant, Boom avait comparé ce nouveau titre à 100 Bullets. C’est sans doute un peu abusif. Principalement parce que les auteurs manquent encore un peu de métier par rapport à la team du modèle de Vertigo. Non en fait il y a un autre modèle bien plus évident mais étranger aux comics: L’histoire de High Rollers, telle qu’écrite par Gary Phillips, a sa personnalité propre tout en étant tout d’un pitch pour un des jeux de l’univers GTA. Un autre bon point: le scénar de Phillips s’éloigne des stéréotypes souvent vus dans les BD de gangsters noirs ou dans les histoires de pègre qu’on pourrait trouver chez un Bendis. CQ a beau être un gangster noir, il ne balance pas du « fuck! » a toutes les fins de phrases. Il est malin et, sans faire partie de la haute société ne parle pour autant un argot de dégénéré. Ce qui fait que quand son patron se retourne injustement contre lui, on s’intéresse réellement au devenir de ce personnage atypique. A charge au prochain numéro de nous prouver que la tension peut perdurer au delà de cette phase de démarrage. Mais pour l’instant la surprise est plutôt bonne.
[Xavier Fournier]
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