Avant-goût VO: Review Irredeemable Ant-Man #12
19 septembre 2007[FRENCH] Ant-Man s’achève et, si vous n’aviez pas donné sa chance à la série lors des épisodes antérieurs, inutile de dire que ce dernier numéro ne vous parlera guère (mais c’est vous qui l’aurez cherché). D’un autre côté les fans du titre se lamentent déjà sur la perte d’un personnage original… Mais qui a dit que Ant-Man disparaissait de l’univers Marvel ? Au contraire …
Irredeemable Ant-Man #12 [Marvel Comics]
Scénario de Robert Kirkman
Dessin de Phil Hester
Sortie américaine prévue: 19 septembre 2007
C’est le dernier épisode de la série et il est temps pour Robert Kirkman de ranger quelques jouets (mais pas tous) dans leur boîte. C’est ainsi le moment de dire au revoir au Black Fox, personnage finalement assez proche d’Eric en terme de mentalité. Mais deux sympathiques salauds dans la même pièce, ça fait un de trop et ils ne pouvaient que se « cannibaliser » sur un plan embrouille. C’est fait, on se sépare donc du Fox au moins pour l’immédiat.
Kirkman nous montre ensuite les ennuis répétés du SHIELD pour recruter un nouvel Ant-Man et je dois dire que la scène a comme un air de déjà vu. Mais oui ! C’est exactement comme ces scènes où des agents du Shield essayent de manier le bouclier d’un certain héros et se blessent car aucun n’arrive à le domestiquer. Dans mon jargon, ça s’appelle le paradoxe de Bruce Willis. Vous savez, comme dans ce film où on nous explique que c’est plus facile de former une équipe de foreurs de pétrole à piloter une navette spatiale plutôt que d’expliquer à de vrais astronautes comment creuser un trou ? Et bien voilà, là c’est pareil, aucun des agents surentraînés du SHIELD n’arrive à piloter la tenue d’Ant-Man et c’est un peu too much à mon goût. Henry Pym aurait construit une tenue incontrôlable ? Mais toutes ses autres identités/costumes ont été utilisé sans problème par divers personnages ? Et comment expliquer que ce soit un glandeur, loin d’être le meilleur agent, qui serait le seul à « comprendre ». On saisit l’intention mais la technique est un peu « brut de pomme ».
Dans la série des adieux, celui à Veronica est pas mal dans le genre. Là pour le coup c’est un moment de lâcheté qu’aucun anti-héros Marvel n’a osé jusqu’ici. Et en même temps Eric le fait presque dans une démarche altruiste. Ou en tout cas se raconte qu’il le fait pour ça. Une ou deux scènes plus tard il démontrera qu’il reste un côté idéaliste, platonique même, en lui. Mais avant l’épisode s’achève sur une news qui a déjà largement fait le tour du net. A savoir que Eric est envoyé en formation au camp de The Initiative. Vu que cette autre série a 4 fois plus de lecteurs que son propre titre, on ne peut pas vraiment dire qu’Ant-Man disparaîtra de l’œil du public. Et dans un camp co-dirigé par Henry Pym et où Stature fait parfois de vagues apparitions, Eric devrait faire plein de nouvelles rencontres assez intéressantes…
Finalement Irredeemable Ant-Man aura souffert de quelques défauts conceptuels déjà vus sur le Marvel Team-Up du même Robert Kirkman. Qu’on ne s’y trompe, Kirkman est excellent pour construire sur la durée, par petites touches, des personnages sur lesquels reposent peu d’attentes. C’est ce qui a fait le succès de son Invincible et de Walking Dead. Sur un titre en place tel que Ultimate X-Men il ne se débrouille pas mal du tout. Le souci est dans le niveau intermédiaire, sur des séries où l’éditeur a des attentes mais qui ne sont pas encore ancrées dans l’esprit du public. Là, le talent de Kirkman pour les twists peut être pris par certains lecteurs pour des changements de cap intempestifs et les dérouter. Sur un plan créatif, il n’y a aucun problème mais on se dit rétrospectivement que les auteurs tout comme l’éditeur devaient bien se douter qu’une telle approche (dans un contexte peu favorable aux nouveaux héros) n’aurait qu’une durée limitée. Il aurait plus heureux de faire d’Ant-Man une mini série de 6 ou 12 épisodes puis d’en arriver à l’étape présente, c’est-à-dire réinjecter Ant-Man dans l’univers Marvel extérieur pour le laisser y vivre sa vie, laissant Kirkman libre d’une autre mini le jour où le personnage aurait gagné une meilleure popularité. Là, en collant une ongoing sur le dos d’une fourmi, ils ont donné à Ant-Man l’étiquette d’un échec qui ne nous semble être ni la faute du scénariste ni celle de sa création… Il faut prendre l’arrêt d’Ant-Man comme un mal nécessaire pour que le personnage puisse, à terme, voler de ses propres ailes…
[Xavier Fournier]