Avant-Goût VO : Review True Believers #1
29 juillet 2008[FRENCH] Dans le marché actuel les nouveaux personnages, lancés à l’écart des gros crossovers, ont peu de chance de survie. Même quand ils sortent de la maison Marvel. Quand en prime ils marquent le retour aux affaires d’un scénariste de DC qu’on a guère vu depuis près de 20 ans, ca se complique. Et pourtant non, True Believers n’est pas un « machin » et trouve rapidement sa propre personnalité. Cary Bates et Paul Gulacy livrent là un comic qui a des relents d’Alias du cyberspace.
True Believers #1 [Marvel]
Scénario de CARY BATES
Dessins de PAUL GULACY
Sortie prévue aux USA le 30 juillet 2008
True Believers, c’est la terminologie qu’utilisait naguère Stan Lee pour parler des fans de Marvel. Les « vrais croyants ». N’empêche qu’au demeurant c’est un peu incrédule que je me lançais dans la lecture de cette nouvelle mini-série dont les premiers échos m’évoquaient vaguement les relents de NuMarvel à ses mauvaises heures: une poignée de nouveaux personnages inventés pour l’occasion qui allaient se glisser dans les coulisses de l’univers Marvel et nous en révèler des secrets. Au demeurant, disais-je, je n’en attendais pas grand-chose parce que, entre nous, on sait bien de nos jours que si Marvel ou ses concurrents avaient un « gros secret » à révèler ils ne le feraient pas dans une mini-série aux chances incertaines mais se reserveraient le concept pour un « House of Secret Civil Invasion War » ou quelque chose du genre. Des secrets dans True Believers ? Ben voyons. Et en plus ils avaient donné ça un scénariste, Cary Bates, dont la production reste principalement associée à du super-héros premier degré dans les années 70 et 80 ? Ah là là..
Et puis non, bonne surprise que cette mini à laquelle je ne prédis pas forcément un succès commercial vu le contexte (et vues les réserves extérieures exposées) mais qui sur le plan créatif est plus qu’intéressante. Les True Believers sont un groupe de bloggeurs par ailleurs détenteurs d’une technologie qui en font des super-héros. Ils sont prêts à tout pour révèler les secrets de la société. Qu’ils appartiennent à un club louche underground ou bien a certains des héros les plus vénérables de Marvel, les True Believers s’y attaquent.
C’est sur les mésaventures de l’une des Believers que s’ouvre ce premier épisode, inflitrée dans une sorte de Fight Club de l’univers Marvel, où les participants sont défoncés à coup d’hormones de super-humains (dans la continuité de ce que Bendis a pu écrire sur le sujet). Le style de Paul Gulacy se prête assez bien à cette ambiance à la fois glauque, feutrée mais sexy. C’est quand on découvre l’audience du club de combat en question que les choses commencent à prendre plus de dimension dans le contexte de l’univers Marvel au sens large. Mis à part leur cheftaine, les True Believers ne sont pas vraiment intéressants en tant que personnages individuels. Pour l’instant ils ont à peu près autant de personnalité que les New Warriors actuels. Mais la différence avec les New Warriors c’est que les True Believers en tant qu’équipe ont du caractère, ils arrivent en oblique par rapport aux autres héros, ne sont dans le camp de personne et leurs missions peuvent les pousser à lever des « lièvres » assez étonnants. La fin de ce premier épisode m’a un peu évoqué celle de Alias #1, quand on voyait Jessica Jones découvrir l’implication de Captain America dans une histoire de coucherie et de meurtre. On savait bien que ce n’était pas possible mais on se passionnait sur l’explication qui allait venir. Là, c’est pareil. Il y aura forcément une manière de dédouaner la nouvelle cible des True Believers mais on ne peut que se demander ce qui se passe et comment les choses vont se résoudre.
Cary Bates signe ici une histoire résolument moderne. Pour qui n’aurait jamais entendu parler de lui et de son ancienneté dans le milieu des comics, il serait sans doute impossible de deviner que le bonhomme a quatre décennies de métier derrière lui. On pourrait prendre True Believers pour une histoire écrite par un des scénaristes anglais du moment… Une bonne surprise !
[Xavier Fournier]