Avant-Goût VO : Review Thunderbolts #123
27 août 2008[FRENCH] Le combat Thunderbolts/Captain Marvel était tellement top génial qu’il fallait bien nous le teaser dès Secret Invasion #1, nous laisser en plan des mois puis nous le montrer seulement une fois qu’on en avait vu la résolution publiée dans SI. Passé cet illogisme, Christos Gage a heureusement d’autres idées que çà en réserve. Proches revenus d’entre les morts, guerre à livrer à des envahisseurs Skrulls, risques majeurs de pétage de plombs des leaders… Sale jour pour les TB!
On se demandera sans doute un moment de qui venait l’idée de nous esquisser un combat Thunderbolts/Captain Marvel dans Secret Invasion #1 pour ensuite nous faire attendre trois mois avant qu’on voit le même combat version longue dans les pages de Thunderbolts. Enfin version longue il faut vite le dire car l’affaire est plutôt expédiée et on a l’impression que Christos Gage a hérité d’une patate chaude qu’il s’est empressé de renvoyer à l’expéditeur. Si vous ne faites pas partie des lecteurs habituels de Thunderbolts et que vous prenez cette série exclusivement pour la présence de Captain Marvel, vous risquez d’être fortement déçu. Maintenant une fois qu’on a fait son deuil de cet aspect « Captain Marvel », l’histoire avance assez vite et les TB ont même droit à leur premier choc frontal avec les Skrulls. Autant passer directement à autre chose…
Depuis leur reformulation par Warren Ellis, les Thunderbolts sont un panier de crabes. Enfin ils l’étaient déjà avant (on ne suit pas les ordres du Baron Zemo impunément) mais depuis Civil War et l’arrivée de tueurs hystériques dans les rangs, les choses ne se sont pas arrangées. On a pu voir dans l’arc précédent comment les membres étaient prompts à jouer de la gâchette ou à se débarrasser de leurs « alliés » à la première occasion venue et cette guerre contre les Skrulls ne fait pas exception, avec des aperçus de trahison et de nouvelles crises de démence à la clé. Gage est en particulier à l’aise avec Osborn, Moonstone et Songbird, peut-être Venom. Et il a associé Swordsman à une de ses intrigues principales. On le sent par contre plus distant de Penance. Ou bien tout simplement il a choisit de faire de Penance un personnage distant mais il est difficile de savoir si c’est un parti pris ou pas. Le côté taciturne du personnage ne me parait pas tout à fait raccord avec la conclusion de son analyse au terme du dernier arc d’Ellis, qui laissait entrevoir au contraire qu’il serait sans doute plus acteur de son propre destin.
Fernando Blanco n’est pas mauvais mais il a la malchance de passer derrière Mike Deodato et il a quelques étages de distance. Le coloriste Frank Martin à l’air de particulièrement s’amuser à placer Moonstone (en costume blanc) sous des spotlights rouges ou orangés, ce qui fait qu’à un ou deux moments où on la voit de dos je me suis demandé qui était cette femme nue qui courrait au côté des Thunderbolts (là, ça y est, avec une phrase comme ça j’ai sans doute contribué au sold-out de l’épisode). Ce n’est pas vulgaire en soi mais c’est juste un choix répété de manière assez curieuse. A l’issue de l’épisode les choses semblent une nouvelle fois reposer sur un membre de l’équipe en particulier. Gage devra le mois prochain nous montrer qu’il maîtrise aussi bien les dialogues du personnage que le faisait Ellis quand il l’écrivait dans ses grands moments. On verra ça le mois prochain, à nouveau avec des Skrulls mais visiblement sans Captain Marvel cette fois-ci. Et ce n’est peut-être pas plus mal.
[Xavier Fournier]