Avant-Goût VO : Uncanny X-Men #498
26 mai 2008[FRENCH] Alors qu’il s’en passe toujours de belles à San Francisco, l’autre faction d’ex-X-Men a beau être en vacances en Russie, ce n’est pas pour autant qu’elle est à la fête. Dans ces deux pans d’une même saga (et même en un sens dans deux histoires qui n’ont rien à voir), la tension est un peu poussive. D’un côté Ed Brubaker tente d’explorer des terrains nouveaux, de l’autre il donne du déjà vu et revu. A force de vouloir contenter tout le monde, il continue de produire la série dans laquelle il est visiblement le moins à l’aise chez Marvel. Alors qu’il suffirait de puiser dans ses autres séries…
Uncanny X-Men #498 [Marvel]
Scénario : Ed Brubaker
Dessins : Mike Choi
Sortie américaine : 28 mai 2008.
La grosse information de ce numéro, c’est qu’on est assez vite fixé sur l’identité de la « Déesse » qui manipulait les événements à San Francisco depuis plusieurs numéros. Rassurez-vous, aucun retour de rousse en vue. Si c’est bien quelqu’un que les X-Men ont croisé dans le passé, cette réapparition n’est pas de taille à bousculer l’univers des X-Men. Tout au plus on reconnaîtra à Brubaker d’avoir cherché à établir une nouvelle ambiance grâce au côté hippie. Mais les choses se traînent. On se souviendra que dans l’épisode précédent Emma et Scott marchaient dans la rue, cherchant la « Déesse »… et bien dans ce numéro ils continuent de marcher dans la rue avant, miracle, d’arriver dans le porche de son repaire. Ouf. Ils n’avancent pas plus vite que la Batmobile d’All-Star Batman on dirait… Humour mis à part, ce qui m’a vraiment désintéressé c’est l’identité de la garde rapprochée de la Déesse. Pour quelqu’un qui n’avait aucune idée de qui elle était encore récemment ou qui ne savait même pas qui étaient ses adversaires elle s’est quand même bien débrouillé en terme de « casting », ne trouvant que des défenseurs proches d’Emma et Scott…
L’autre penchant de l’histoire a lui aussi ses clichés mais ce sont surtout des clichés qu’on avait vu il y a des années de cela dans la série. Parce que franchement, qu’est-ce qu’il se passe à chaque fois que Colossus repart en congès dans sa mère-patrie ? Bingo, il y a toujours un général ex-sovietique prêt à tout pour torturer des mutants dans les mêmes confitions. Ce n’est jamais que la troisième ou quatrième fois qu’on nous ressert le même plat et à cette cadence c’est peu de dire qu’il est périmé depuis longtemps. A plus forte raison quand on aperçoit qui est le quatrième prisonnier de la base, qui ne peut pas plus passer pour une surprise: les X-Men l’affrontent pratiquement à chaque fois qu’ils mettent les pieds eu Russie. Ed Brubaker est sans doute passé à côté de quelque chose en n’utilisant le même général russe qu’il montre dans Captain America. Ou créer un lieu avec le passé du Winter Soldier. Cela aurait un peu ouvert le périmètre de la série.. Sur la partie « russe » Mike Choi est un peu plus présent (comparez le niveau de détails de l’installation russe ou de son Colossus avec, quelques pages auparavant, la Déesse où c’est visiblement la coloriste qui fait le plus gros du boulot).
Scénarios et dessins ne sont fondamentalement pas « mauvais » mais juste peu entraînant. Ca donne vraiment l’impression de vouloir meubler le temps (pour l’instant je range ça dans le même tonneau que l’arc récent sur les Morlocks) en attendant Uncanny X-Men 500 dans deux mois. Un autre problème – pour lequel là l’équipe créative ne peut être tenue pour responsable – c’est qu’au même moment on voit Cyclops et Angel dans des chronologies totalement différentes (X-Force, par exemple), ce qui fait qu’on ne sait pas trop dans quel ordre ranger tout ça… Pour l’heure l’arc en cours n’a plus qu’un épisode pour conclure et je serais quand même très étonné si Bru arrivait à renverser la vapeur en un seul numéro. Ne reste plus qu’à attendre le #500 pour que (dans l’idéal) les affaires sérieuses reprennent…
[Xavier Fournier]