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Avant-Goût VO : Zombie Tales: The Series #1

[FRENCH] Boom Studios s’est fait connaître entre autres choses grâce à des numéros spéciaux sur les zombies. Ce genre ne donnant aucun signe de s’essoufler et ses Zombie Tales ayant eu un certain succès, Boom poursuit dans la même direction en publiant mercredi prochain le premier numéro de ce qui sera désormais une série régulière. On retrouve ainsi les signatures de Steve Niles, Joe Lansdale et Kim Krizan. Un seul thème mais des angles assez différents et tous aussi intéressants. Zombie Tales devrait vite s’imposer comme rendez-vous mensuel des fans d’horreur.

Zombie Tales: The Series #1 [Boom Studios] Scénario : Joe R. Lansdale, Steve Niles, Kim Krizan.
Dessins : Edouardo Barreto, Daniel Lafrance, Jon Reed
Sortie aux USA le 28 mai 2008

Zombie Tales: The Series #1 s’articule selon la formule d’une anthologie entièrement consacrée (allez, vous l’aviez deviné) aux Zombies. Quoi de plus bête qu’un zombie mais en même temps quelle ficelle inusable. Tous les Walking Dead, Marvel Zombies, Remains et autres n’arrêtent pas, de plus, de nous montrer que les comic books ont un avantage certains sur les films de série B. Même dans le meilleur film de Romero il arrive un moment où la logique reprend ses droits, où un producteur arrive en tapant sur sa montre en disant « bon allez là, ça fait deux heures… Il faut penser à envoyer le générique de fin! ». Dans les comics, le format est plus libre. On peut faire des sagas fleuves qui se comptent en dizaines d’épisodes ou bien camper tout un univers en à peine une dizaine de pages. C’est sans doute pour celà qu’un simple thème comme les zombies peut donner lieu à autant d’approches diverses. Et les trois segments de ce premier numéro de Zombie Tales en sont un bon exemple.

Dans « The War At Home » Joe Lansdale et Ed Barreto jouent avec le plus gros cliché des histoires de zombies: le coup du gars qui se réveille dans une clinique sans avoir la moindre idée de ce qui s’est passé au dehors. Ici la valeur ajoutée c’est que la clinique en question accueille des vétérans: le héros principal est un ancien militaire se déplaçant en fauteil roulant. L’autre différence majeure, c’est qu’il n’est pas seul contre les zombies. Très vite il est rejoint par une infirmière et d’autres patients. POur l’instant il est un poil trop tôt pour dire ce que donnera la suite de « The War At Home ». Au premier abord, il est rigolo de voir ces idiots de zombies essayer de manger ce qu’ils pensent être des membres alors qu’il s’agît de prothèse. On verra ce que donnera le concept à la longue…

« People Person« , par Steve Niles & Daniel Lafrance, introduit une autre différence. Ici on est plus proche d’une ambiance à la « Je Suis Une Légende » (le livre d’origine, pas le film). Le héros erre dans une métropole déserte, poursuivit par sa femme qui, elle, s’est zombifiée mais garde une certaine capacité de dialogue. Comme dans le cas de « Je Suis Une Légende », le héros doit se cacher la nuit dans une maison transformée en camp retranchée. La difficulté ajoutée, dans le cas présent, c’est qu’il est flanqué de ses deux gamins et qu’il doit leur cacher, dans la mesure du possible, que le zombie qui les traque n’est autre que leur mère. Bonne pioche pour Niles mais vu qu’il est l’un des maîtres du genre on n’en attendait pas moins de lui. Là aussi il faudra voir ce que donneront les prochains chapitres de cette saga « en famille » pour voir la direction que lui donne Niles…

« Spring 2061 » (de Kim Krizan et Jon Reed) n’est visiblement pas à suivre, au contraire des deux premiers segments. C’est bien dommage car c’est sans doute l’histoire la plus originale du lot: les zombies y ont conquis la Terre depuis bien longtemps déjà. Ils ont des night-clubs pour zombies, des fermes pour zombies (ils y élèvent des humains pour pouvoir se nourrir), de la haute-couture pour zombies, des super-marchés pour zombies… Les zombies ne sont pas contenté de détruire la race humaine (comme dans « The War At Home ») ou d’apprendre à parler (l’épouse dans « People Person »), ils ont créé leur société. Mais dans les rues se promène une curieuse femme zombie… Qui se révèle bien vite être un agent infiltrée. Elle est envoyée par le dernier bastion libre de l’humanité et se cache sous un masque d’Halloween pour épier les morts-vivants sans qu’ils s’aperçoivent de sa vraie nature. Pas sûr que Krizan aurait su renouveler l’idée au-delà de ce court passage mais c’est une bonne trouvaille.

Globalement l’ensemble de la revue est agréable à lire. Derrière le côté sanguinaire, laisse un peu de place à l’humour (noir, bien entendu). Une série qu’il conviendra de suivre non seulement pour prendre des nouvelles des quelques survivants de deux premiers segments mais aussi pour savoir si on ne nous réserve pas d’autres pépites du même style que Krizan…

[Xavier Fournier]
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