Avant-Première Comics VO: Review B.P.R.D: The Devil You Know #15
21 avril 2019Arrêtez tout! D’accord Game of Thrones a redémarré la semaine dernière. D’accord Avengers: Endgame c’est dans quelques jours mais, l’air de rien, Mike Mignola clôture cette semaine un pan entier de la mythologie lancée il y a plus d’un quart de siècle, avec la création d’Hellboy. C’est le dernier épisode du B.P.R.D. mais aussi, littéralement, la fin d’un monde.
B.P.R.D: The Devil You Know #15 [Dark Horse Comics]
Scénario de Mike Mignola & Scott Allie
Dessins de Laurence Campbell & Mike Mignola
Parution aux USA le mercredi 17 avril 2019
Avec ce 162ème épisode et après une quinzaine d’années de bons et loyaux services, le B.P.R.D. touche à sa fin. Ce qui aura parfois été jugé comme la série secondaire (plus exactement un flux de miniséries secondaires) dans l’ombre des publications consacrées au seul Hellboy devient l’Omega de l’univers de Mignola : le Ragna Rok promis de longue date, pour lequel Mignola lui-même reprend les crayons sur la fin. Mais plus encore que sur les épisodes précédents Laurence Campbell est également habité par les ambiances du maître. Aux curieux qui débouleraient seulement pour cet ultime numéro, on conseillera cependant de reprendre les choses au début de « The Devil You Know », soit une quinzaine d’épisodes en arrière, pour bien mesurer l’impact, la montée en puissance de ce crépuscule des dieux.
« Ragna Rok. »
L’épisode n’est plus franchement un numéro du BPRD (Hellboy y est bien plus présent) mais c’est une sorte d’épilogue pour tout l’univers de Mignola, quelque chose qui se tient entre les apocalypses racontées par Jack Kirby et un Robert Kirman en fin d’Invincible. Mignola, avec Allie et Campbell, est dans cette position où il peut faire un pied de nez aux « big two », oser raconter une fin définitive avec 162 épisodes du BPRD mais aussi une légion d’épisodes d’Hellboy et des autres personnages liés. Mignola reste fidèle à sa fascination pour Lovecraft mais inverse cette fois-ci le procédé, imaginant le monde d’après, celui où le monde appartiendra à des races à écailles tandis que les humains feront figure de grands anciens. The Devil You Know s’achève avec un sentiment d’accélération, d’élévation, et le parfum des promesses tenues. Ce n’est pourtant pas une fin définitive. Dans sa postface Mignola lui-même explique comment il lui reste, bien sûr, les mini-séries flashback qui nous permettent de voir ce qu’Hellboy et ses potes faisaient en 1964 ou en 1979. Mais il y aussi des promesses pour le futur. Quoi qu’il en soit, le sens de la fatalité qui règne sur cette fin de série fait qu’on a vraiment l’impression de refermer une saga commencée au début des années 90. La fin du B.P.R.D. (et par conséquent d’Hellboy) consacre la force du Mignolaverse. C’est un moment important dans l’histoire des comics indés. D’ailleurs non, disons plutôt un moment important dans l’histoire des comics, point barre. Et si vous êtes passé à côté, si vous avez négligé le BPRD en pensant qu’il était périphérique à l’univers d’Hellboy, vous avez quelques TPB à rattraper d’urgence…
[Xavier Fournier]
Sacré fin pour un univers qui en aura vécu des aventures. Une fin assez pessimiste pour le coup.
Je trouve aussi que c’est honorable que Dark Horse est laissé Mignola donner une fin à son univers. Même si l’auteur continue des à faire des récits sur le passé de l’univers, l’éditeur aurait pu faire à ce que l’auteur continue son travail sur le présent de Hellboy et du B.P.R.D. Car Hellboy et Co ça doit faire partis des principaux revenu de Dark Horse depuis qu’ils ont perdu la licence Star Wars.