Scénario de Joe Quesada
Dessins de Paolo Rivera
sortie aux USA le 18 août 2010
Difficile de chroniquer le Amazing Spider-Man de Joe Quesada sans avoir l’impression de tirer sur les ambulances. On ne peut pas dire que la saga fasse partie des pires choses publiées à ce jour, mais One Moment In Time a le goût d’un régime sans sel. Finalement l’utilité de cet arc se résume quand même à combler un trou qu’on aura mis presque 100 numéros d’Amazing Spider-Man (en parution accélérée, il est vrai) à combler. Et clairement, on ne le comble pas avec un coup de génie. D’abord il y a l’identité du tueur chargé de supprimer l’entourage de Peter Parker. Bien sûr Quesada a voulu une boucle, reproduire l’effet « je connais le malfrat qui a tué Oncle Ben » mais franchement, comment croire que pour supprimer les êtres chers de Spider-Man le Kingpin aurait pu se satisfaire d’une telle petite frappe là où les Octopus, Venom et autres Carnage échouent depuis des décennies ? Soyons sérieux deux minutes…
De manière potentiellement plus intéressante, l’épisode semble mettre en place les futures explications liées au fait que le monde entier semble avoir oublié que Peter est Spider-Man. Pas de quoi casser trois pattes à un canard dans la mesure où le(s) responsable(s) sont les usual suspects qu’on pouvait attendre. Encore qu’on ne peut pas faire le procès à Quesada de se tourner vers les intervenants les plus naturels et logiques. N’empêche que le tout ne m’incite pas à la confiance pour la prochaine conclusion. Le tout me replonge un peu vers les événements de Flash #200, quand le monde entier avait oublié que Wally West est Flash. L’exécution était autrement menée. Et peut-être que Quesada aurait été bien inspiré de se servir des pistes lancées par Dan Slott dans Avengers: The Initiative, quand les Scarlet Spiders avaient fait mine d’innocenter Parker. La méthode aurait été moins convenue. Il y a bien les jolis dessins de Paolo Rivera mais ils servent une histoire qui évoque vraiment une sorte de « service minimum ». Quand aux deux pages dessinées par Quesada, avec des dialogues entrecoupés et pas du tout nécessaires de MJ et Peter, elles font vraiment foutage de gueule, histoire de créditer l’éditeur-en-chef de Marvel d’un rôle de dessinateur… Dommage de ne pas avoir laissé un Slott se charger du scénario mais d’un autre côté je peux comprendre la volonté de Quesada d’assumer un arc qui, forcément, ne peut satisfaire tout le monde. Au moins on lui reconnaîtra sur ce plan un certain des responsabilités.
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