Dessin de Greg Capullo
Parution aux USA le mercredi 12 décembre 2012
Après une discussion entre Batman et le Joker, l’ambiguité perdure. Est-ce que le Joker en sait véritablement autant qu’il le dit ? Est-ce que l’entourage de la Bat-Family est réellement en danger parce que non seulement Batman mais aussi Red Robin, Batgirl ou Nightwing auraient été démasqués ? C’est le ressort dramatique d’une bonne partie du numéro, tandis que les personnages s’inquiètent de plus en plus. Tout repose sur une incertitude… qui remonte aux premiers combats entre le Joker et Batman. Et là pour le coup c’est un peu le point faible de l’histoire tant Bruce Wayne, qu’on a connu cynique et qui ne laisse jamais de place au hasard, aurait pris, il y a des années, une décision basée simplement sur une conviction. Autrement dit Batman n’est pas certain de quelque chose et a décidé de passer à autre chose, malgré les implications potentielles. Batgirl n’a d’ailleurs pas tort de ramener ça à sa tragédie personnelle. Et en gros, toutes ces années Batman n’a rien dit parce qu’en gros il pensait que c’était ni vu ni connu. Ce n’est pas la première fois que Snyder écrit Batman comme un homme de convictions plus que de certitudes. Son Bruce Wayne croit plus qu’il ne sait (par opposition, par exemple, au Batman de Morrison dans la JLA de 1998). Du coup les Hiboux ont dirigé Gotham sous son nez pendant des années. Du coup Bruce a décidé à la fin de l’arc précédent qu’Owlman n’était sans doute pas l’homme qu’il prétendait être. Du coup, enfin, il a préféré pensé que le Joker n’avait pas accès à certaines informations. D’une certaine manière ce n’est pas désagréable. Un Batman humain, faillible, ça change. Mais on a quand même du mal à croire que le héros aurait joué ainsi à la roulette russe avec la vie de ses alliés.
Là ou Snyder (tout comme Capullo, dont il ne faut pas sous-estimer la portée dans l’ambiance générale) est plus fort et marque des points, c’est dans le mouvement de balancier. Au delà d’un Batman diminué dans son prestige et sa nature miraculeuse, le scénariste remodèle un Joker qui est bien plus dangereux, en particulier quand on aborde la deuxième partie et que la vraie nature de l’asile d’Arkham nous est révélée. A ce stade là, la nature de « trickster » du Joker montre de quelques étages. C’est ce qui l’emporte au final : On passe finalement sur l’idée que Wayne ait pu cacher certaines choses à ses alliés (qui m’a fait un peu penser à l’ambiance de parano d’Identity Crisis) pour préférer le chaos semé le Joker, qui prend une dimension de plus en plus énorme. C’est donc, malgré les réserves évoquées, un épisode fort… Et la suite semble aussi s’annoncer fameuse…
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