Avant-Première VO : Captain America Theater of War: America First! #1
23 décembre 2008[FRENCH] Captain America est le seul défenseur de l’Amérique contre… les espions communistes ! Ce numéro spécial explore la carrière du héros étoilé dans les années 50. Une aventure où finalement le contraste est un peu moins marqué que les fans de continuité auraient pu le croire. Tout n’était visiblement pas à jeter dans ce héros des fifties…
Captain America Theater of War: America First! #1 [Marvel]
Scénario et dessin de Howard Chaykin
Sortie américaine le 24 décembre 2008
Comme la pratique s’est généralisée cette dernière année chez Marvel (comme Iron Fist par exemple), Captain America continue de s’offrir des numéros spéciaux « hors-chronologie habituelle ». Et si le premier d’entre eux reposait « seulement » sur une mission lambda du Captain America originel pendant la guerre, celui-ci se concentre sur le quatrième Cap, celui des années 50 et de l’ère paranoïaque que traversèrent alors les USA.
Première constatation : Howard Chaykin (à la fois scénariste et dessinateur de l’ensemble) a préféré éviter la voie la plus évidente. Les fans de Captain America savent que cette version du personnage versera finalement vers une folie patriotique. Il aurait été facile de commencer avec le personnage embrassant directement la philosophie du Maccarthysme (ici campé/remplacé par le sénateur MacMurphy) et de jouer à partir de là sur les divergences avec le Captain originel. En fait l’auteur fait quelque chose qui, dans la première partie tout au moins, s’approche du « Good Night And Good Luck » de George Clooney. Un Nick Fury plus jeune ainsi que ce Captain America ont finalement plus de recul qu’on pourrait le croire. « Cap IV » ne prend pas partie aussi catégoriquement qu’on pourrait le croire. L’histoire se passe avant qu’il verse totalement du côté obscur. On a donc le temps d’observer un faux Steve Rogers professeur qui, la nuit, devient un héros qui honore la mémoire du premier porteur du bouclier. Assez bizarrement, cependant, Chaykin fait l’impasse sur Bucky…
Dans une seconde partie, par contre, l’intrigue façon comics (ou film des fifties ?) reprend ses droits et le côté débat passe au second plan. Contrairement au Maccarthysme, dans l’univers Marvel il suffit de se baisser pour ramasser de vrais espions communistes (dommage qu’on n’ait pas droit à une apparition du Winter Soldier) et du coup ce Captain America ne se fait pas prier pour les arrêter. Ce qui surprend, finalement, c’est que le scénario refuse d’enfoncer d’office le personnage. Cap IV est un homme de son époque, avec les contradictions que cela implique, mais pas forcément le fasciste qu’on aurait pu croire. Ce premier épisode solo depuis un demi-siècle serait-il placé là en vue d’une rédemption ? Allez savoir. Pour les dessins, Howard Chaykin canalise un peu le même genre de style que pour Blackhawk ou certains autres de ses travaux des années 80. L’encrage est moins marqué que dans ses travaux récents pour Marvel. On remarquera aussi son grand soin à dessiner Cap avec les particularités de l’époque (un A plus mince sur la tête, un bouclier avec moins de bandes…).
Le reste du numéro est consacré à deux reprints. Le premier est tout bonnement le premier épisode du Cap des fifties, en 1953. Le second… n’est autre que l’histoire l’opposant au Man With No Face dont je vous parlais samedi dernier dans les « Oldies But Goodies » sans avoir la moindre idée que sa réimpression était si proche. A 5,99$, ce spécial est sans doute un peu cher pour les lecteurs qui seraient seulement intéressés par les éléments centraux de la série Captain America actuelle. Encore qu’il ne serait pas étonnant que certaines choses soient utilisées plus tard par la série… Pour qui s’intéresse un tant soit peu à « Cap IV », c’est par contre un détour imposé.
[Xavier Fournier]
En plus des reprints!!! yeaaaaaaahhhhh…
Dommage pour la simple esquisse politique… mais bon tu es rassurant par rapport au dessin de Chaykin..
Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une « simple esquisse politique » mais au contraire de quelque chose qui est moins manichéiste que ce qu’on aurait pu croire. Après tout il est souvent décrit comme le « mauvais » Captain America et là c’est intéressant de le voir avant sa folie.
Ok…
De toute facon, il y a une vraie folie induite par l’abscence de Vita-Rays.. C’est sur que c’est aussi interessant de voir le bonhomme avant cela… En même temps, l’absoudre de tout ne me semblerait pas interesant… D’ailleurs quand Monroe revient à ses esprits, il reste au depart pleins de préjugés