[FRENCH] Si, jusqu’à présent, nous avions apprécié le travail de Diggle et Raney sur cette mini-série dédiée à l’un des plus grands psychopathes de l’univers Marvel, notre seule crainte concernait sa « gratuité ». En effet, il était peu probable qu’une mini influe sensiblement sur la marche générale de Dark Reign. Ce milieu d’arc semble résoudre le problème puisqu’il resserre l’intrigue sur Bullseye, et précise le propos de la série : explorer le passé du tueur de choc !
[Marvel] Dark Reign : Hawkeye #3
Scénario de Andy Diggle
Dessins de Tom Raney
Sortie américaine le mercredi 17/06/09 Ce n’est sans doute pas l’aspect le plus connu du personnage mais, avant Bullseye, il y avait Lester ! Personnage dont on sait peu de choses, et dont l’histoire a été suffisamment réécrite a posteriori pour lui conférer un petit aspect digne du Joker et ses multiples origines. Andy Diggle choisit ici de développer son passé dans les Black Ops de la NSA, élément existant mais jamais réellement détaillé. Nous avions laissé Bullseye face à lui-même en fin de dernier numéro, sans vraiment savoir s’il était finalement passé de l’autre côté du miroir ou si on lui jouait simplement un mauvais tour. Le scénariste est assez malin pour laisser planer le doute encore un peu, tout en posant les jalons de la suite. Et s’il est probable qu’il soit manipulé, le cas de figure donne tout de même lieu à des scènes assez savoureuses. En effet, à la différence d’un Deadpool, Bullseye était jusqu’ici l’archétype du sociopathe totalement assumé. L’exemple du type qui a depuis longtemps laissé de côté les règles de vie en société pour assassiner impunément. Le voir se débattre avec l’idée de folie est donc forcément intéressant. Cela permet, en une petite scène ou deux, de briser l’aspect monolithique du personnage, de rappeler qu’il y a un homme derrière le masque et un « body count » à faire frémir Nuke lui-même. Et, comme d’habitude, Diggle aborde les choses avec toute la subtilité et l’intelligence nécessaires !
Tom Raney n’est pas en reste, même si je trouve son travail un brin moins « inspiré » que celui du scénariste. Entendons-nous, tout y est bon, mais il n’y a pas la petite étincelle qui fait la différence. Diggle, en revanche, continue son parcours parfait au sein de la Maison des Idées. Une partie de moi aimerait qu’on lui en remette les clés, comme à Bendis ou Millar en leur temps. En même temps, il n’est pas désagréable de le voir évoluer à l’ombre des grands, tant son talent pour combler les vides est manifeste !
[
Antoine Maurel]