Avant-Première VO: Dracula: The Company of Monsters #7
21 février 2011[FRENCH] Qu’est ce qui est pire ? Qu’une « major company » vampirise la vie de ses employés, façon Enron, pour des raisons de rentabilité ou qu’un vrai vampire cherche à prendre le pouvoir de manière « corporate » ? Si le côté parabole de cette histoire n’est pas d’une finesse totale, Dracula: The Company of Monsters entre vraiment dans le vif du sujet…
Dracula: The Company of Monsters #7 [Boom!]
Scénario de Kurt Busiek, Daryl Gregory
Dessins de Damian Couceiro
Sorti aux USA le mercredi 23 février 2011
Passé le nécessaire arc de la renaissance de Dracula, passée la métamorphose de l’industriel Conrad en vampire concurrent de ce même Dracula, passée l’arrivée des incontournables chasseurs de buveurs de sang, voici que la série s’intéresse enfin aux promesses latentes depuis le début. A savoir : une guerre rangée entre vampires, deux camps cherchant chacun à absorber l’autre (dans le langage boursier on parlerait sans doute d’une fusion/acquisition). Là, il est clair qu’on passe enfin aux choses sérieuses, avec Conrad qui montre enfin l’étendue de la menace qu’il représente… Et Dracula qui prouve qu’il est loin d’être aussi perdu dans le vingt-et-unième siècle qu’on pourrait le croire. Du coup l’affrontement prend de l’ampleur et les personnages, en prenant de la férocité, deviennent bien plus intéressant.
C’est aussi le cas pour Evan, finalement le seul héros de la série (mais aussi l’œil du lecteur). Un peu trop passif dans le premier arc, il montre qu’il ne se laisse pas manipuler non plus. Comme il le dit lui-même, entre le début de l’histoire et son stade actuel il a vu Dracula réduire en morceaux plusieurs personnes et ça vous forme un homme ça, ma petite dame. La série semble vraiment trouver son rythme de croisière et c’est appréciable. A noter qu’aux dessins Damian Couceiro, sans être un des plus grands artistes de l’époque, est quand même d’une régularité très efficace (là où d’autres titres de Boom! sont parfois sujets à des sautes de style déplorables). Dracula: The Company of Monsters commence vraiment à tenir le bon bout, espérons qu’on continuera dans cette direction…
[Xavier Fournier]