Avant-Première VO: Hawks of Outremer #1
7 juin 2010[FRENCH] Il n’y a pas que Conan, Solomon Kane ou Kull dans l’œuvre de Robert E. Howard. Même si les comics se sont surtout intéressés à ces trois-là (et à Red Sonja si on la compte, sachant qu’elle est dérivée de l’univers d’Howard), il existe une foule d’autres personnages qui n’attendent que la volonté d’un éditeur pour passer le cap et envahir le monde de la BD. Cette semaine, c’est au tour Cormac Fitzgeorey chez Boom…
Robert E. Howard’s Hawks of Outremer #1 [Boom]
Scénario par Rober E. Howard, Michael Alan Nelson
Dessins de Damian Couceiro
Sortie aux USA le 9 juin 2010
Mes heures de lecture d’Howard remontant à des lustres, j’avoue ne plus avoir bien en tête le récit d’origine dans lequel Robert E. Howard lança Cormac Fitzgeorey, aventurier irlandais contemporain des croisades. Il me semble pourtant que l’univers Howardien est bien respecté dans ce premier numéro de Hawks of Outremer, avec un personnage au caractère sombre, qui préfère laisser parler sa hache ou son épée. J’aime bien, d’ailleurs, comment Boom crédite avant tout le romancier sur la page de garde et qualifie très justement le rédacteur de l’histoire (Michael Alan Nelson) d’adaptateur, par opposition à certaines vieilles adaptations de Conan dans lesquelles il était de bon ton de revendiquer le titre de scénariste tout en disant qu’Howard n’avait été qu’une « inspiration ». A priori (comme pour la maxi-série tirée « Do Androids Dream of Electric Sheep? » de Philip K. Dick que Boom publie par ailleurs) c’est donc plutôt la carte de la fidélité qui joue ici et c’est plutôt bien fait. A plus forte raison car l’aura d’Howard permet à l’éditeur de comics de lancer ainsi une reconstitution historique lorgnant sur les croisades, genre d’habitude peu visité par les comics.
Le dessinateur Damian Couceiro dessine un Cormac Fitzgeorey très proche d’un Conan vivant au temps des croisés. Cela dit ce genre de similitudes planait déjà sur les romans d’Howard, où il parfois facile de se convaincre que l’auteur explorait déjà certaines routes qui mèneraient par la suite Michael Moorcock a s’inventer un Champion Eternel. Damian Couceiro n’est pas Cary Nord (pour faire la comparaison avec la relance initiale de Conan chez Dark Horse) mais il n’est pas dénué d’intérêt même si parfois il est un peu brouillé avec les proportions (page 14, par exemple, son Cormac a l’air d’un Hulk par rapport à son interlocuteur). Peut-être une volontéélibérée de donner un portrait « larger than life » du héros ? En tout cas il véhicule à merveille le côté martial du personnage (la scène avec l’usage de la hache montre bien qu’on est loin des gesticulations des super-héros ou même du frangin Conan). Ce premier numéro est plutôt une bonne surprise…
[Xavier Fournier]
Quelques précisions par rapport à Robert Ervin Howard. J’ai déjà lu ailleurs, je ne sais plus où, que Sonya la Rouge était un perso dérivé de l’univers d’Howard. Pourtant, il existe bien un recueil de nouvelles consacré à Sonya, publié aux éditions Néo :
http://www.librys.fr/robert-e-howard-francois-truchaud/sonya-la-rouge-4013
Connaissant la politique de l’éditeur, si c’est écrit Howard sur la couv, c’est que c’est bien de lui…
Sinon concernant Cormac, je suppose que c’est tiré de Cormac MacArt (titre français) :
http://www.librys.fr/collectif/cormac-macart
Bon j’ai tous ces bouquins, mais aucun sous la main, donc pas possible de vérifier…
Non, vous faîtes une confusion : Sonya la Rouge est bien un personnage de Robert E. Howard MAIS ce n’est pas Red Sonja. Sonya de Rogatino, alias Sonya la Rouge, est une héroïne vivant au seizième siècle qui luttre contre les turcs. Red Sonja, elle, ne vient pas des romans. C’est une sorte de variante de Sonya qui évolue dans un passé bien plus ancien, contemporain de Conan. A l’origine il s’agissait de peupler un peu plus l’univers de Conan en matière de femmes fortes (dans les romans c’était surtout Belit la reine-pirate qui se distinguait) et Roy Thomas, voulant sans doute rester dans un cadre « howardien » s’est librement inspiré de Rogatino pour créer Red SonJa, avec un « J » dont l’histoire est singulièrement différente (histoire de viol de démon, ect…). Il existe donc un recueil de Sonya chez Néo (il figure en bonne place sur mes étagères, comme la plupart des romans Howard parus chez Néo) mais les lecteurs qui s’attendraient à tomber sur Red Sonja auraient une certaine surprise…
Quand aux deux Cormac, il s’agit bien de deux personnages différents. Un peu comme deux « Jean-Pierre » qui vivraient à deux époques différentes…
Je comprends tout maintenant ! Merci de ces précisions