Avant-Première VO: Invincible Iron Man #24
5 mars 2010[FRENCH] Iron Man pourrait-il s’éveiller de son simili-coma traumatique ? Ou bien le personnage est-il destiné à disparaître comme si Marvel n’avait pas conscience de sa valeur commerciale ? Bref, on sait bien que l’éditeur ne va pas sacrifier une de ses poules aux œufs d’or et, du coup, l’issue fait peu de doute. Reste que la mise en œuvre est très intéressante.
Invincible Iron Man #24 [Marvel Comics]
Scénario de Matt Fraction
Dessin de Salvador Larroca
Sortie aux USA le mercredi 3 mars 2010
Deux choses avant d’entrer dans le vif du sujet : Je n’aime pas les scènes d’hallucinations se déroulant dans le plan astral car bien souvent tout sonne creux. On est supposé ressentir de l’empathie pour des personnages qui finalement voient des choses qui ne les impliquent pas réellement. Et je suis aussi un client difficile en ce qui concerne les « reboots », c’est à dire les marche-arrière qui tombent comme un cheveu sur la soupe et viennent en un sens exonérer le personnage de plusieurs années de continuités. Vu comme ça les astres étaient donc alignés pour que je déteste cordialement ce numéro « tournant » pour le personnage. Mais, ouf, en définitive, j’ai bien aimé, en particulier pour tout le soin qu’a apporté Matt Fraction au point final de cet arc. Pour le côté « astral », pas de salut cependant : Tony Stark et Doctor Strange se baladant dans un monde de visions ne m’auront pas arraché un soupçon d’intérêt tant tout ça reste aléatoire. En dehors d’une scène qui vient confirmer ce qu’on a déjà pu voir dans d’autres flashbacks (à savoir qu’à la différence des parents Wayne les géniteurs de Stark n’étaient pas des enfants de chœur et qu’une partie de la part d’ombre du héros vient de son éducation) le côté « Dans la tête de Tony Stark » ne fait guère mouche avec moi.
Les rebondissements dans le monde réel sont bien plus intéressant (encore que j’ai renoncé à trouver une chronologie commune à Siege, New Avengers et Invincible Iron Man tant Steve Rogers n’a pas l’air d’être au même endroit au même moment). Tout ça sent quand même le « Deus Ex Machina », que ce soit quand les accessoires d’un personnage connu pour être intangible deviennent opportunément « touchables ». Où même la conclusion sur laquelle débouche l’arc. Je ne dirais pas que c’est « Iron Man: Brand New Day » mais Fraction a clairement choisi de se garder un droit d’inventaire, avec un Tony Stark qui, s’il n’est pas totalement déresponsabilisé de ses récentes erreurs, trouve ici un moyen bien pratique de dire à ses ex-amis « j’ai changé » et de reprendre les choses comme si certains d’entre elles ne s’étaient pas déroulées (a ce sujet je serais assez curieux de voir le Tony de la dernière page rencontrer à nouveau la mère représentante des victimes de Civil War #1 où même certains héros qu’il a coffré pour le compte de l’Initiative). Reste qu’on ne peut pas dire que Fraction se soit contenté d’appuyer sur un bouton et de faire « reset ». Sa déconstruction de Stark a commencé il y a presque un an et demi et on aura eut tout le loisir de voir que Iron Man était prêt à aller très loin pour payer ses erreurs. En un sens il a expié, au moins en partie. Et s’il est évident que certains trouveront qu’Invincible Iron Man #24 est une « pirouette », sa mise en place n’aura pas été si facile que ça. Oui, on aura vu venir de loin une bonne partie de la conclusion. Oui, en un sens c’est « téléphoné », mais le scénariste a, à mon sens, su se débrouiller pour que ça ne sonne pas creux. Encore qu’il faut voir dans les mois à venir ce que l’auteur compte faire de la situation…
[Xavier Fournier]