Dessins de Jorge Molina
Parution aux USA le mercredi 6 janvier 2016
Le paradoxe d’A-Force, c’est que c’est un titre qui existe depuis quelques mois alors que les héroïnes concernées, elles, ne sont jamais rassemblées. En tout cas, elles n’en sont pas conscientes. Ce qui fait qu’on sort de Secret Wars avec un concept (une équipe de femmes) mais de raison d’exister. Je me demandais donc sérieusement comment G. Willow Wilson allait effectuer la bascule entre un monde de femmes qui s’autosuffisait (Arcadia) et la version classique de She-Hulk, Captain Marvel et des autres. Bonne nouvelle, la scénariste s’en tire très bien, en jouant la carte de l’anomalie, pardon, de la Singularité. Véritable MacGuffin du précédent volume, Singularity, sorte de version kid de la Captain Universe de Jonathan Hickman, se matérialise dans cet univers un peu à la manière d’Old Man Logan et des membres du Squadron Supreme. N’ayant pas d’autres attaches, elle se met donc immédiatement à la recherche des seules amies qu’elle connaisse, passablement surprise de ne pas être accueillie en retour. La présence de la seule personne se souvent d’A-Force génère, d’une certaine manière, les conditions de la constitution d’une nouvelle A-Force. Encore que tout ne soit pas forcément du ressort de Singularity et qu’il semble qu’il y ait comme un « dessein intelligent » à l’œuvre pour réunir tout ce petit monde.
« – Do you think we should, like, call somebody ?
– Before of after we instagram this thing ? »
Cela fonctionne beaucoup mieux qu’on pouvait le craindre, à plus forte raison parce que G. Willow Wilson gère très bien la naïveté de Singularity, qui du coup occupe une place centrale. En général j’ai beaucoup de mal avec la manière dont les auteurs de comics écrivent les personnages idiots ou naïfs. Souvent, la mi-teinte et la graduation sont laissées de côté et, faute de finesse, on hérite d’une création insupportable, dans le même registre qu’un Jar Jar Binks. Ici, on est plus proche d’un Warlock (celui des New Mutants) et les choses se mettent assez bien en place, même s’il faudra voir comment une réelle camaraderie peut s’installer entre les protagonistes (je veux dire en dehors des liens existants entre Jen et Carol depuis Avengers ou Jen/Medusa depuis FF). Jorge Molina donne un ton à la fois dynamique et sympathique à l’action et aux personnages. Je ne sais pas auquel des deux auteurs ont doit l’idée de glisser un couple de scénaristes très connus en guest-stars (avec même une petite pique sur leur capacité à user des réseaux sociaux) mais c’est une touche de folie bienvenue. Et Molina fait preuve de vrais talents de caricaturistes. Dans un registre moins sympa, on regrettera le côté unidimensionnel de l’adversaire, qui pourrait aussi bien se contenter de chanter « I’m bad ». Le destin de la série se jouera sûrement sur la capacité de l’équipe créative à réellement souder sur le long terme les tempéraments de Medusa et des autres.
[Xavier Fournier]
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