Dessin de Stuart Immonen
Parution aux USA le mercredi 29 avril 2015
Captain America doit en finir avec la survivance du plan de Zemo, auquel il a déjà mis un sacré coup de frein. Mais il reste une dernière bombe génétique que le Baron Blood veut se charger de faire exploser dans la stratosphère. Loin d’occuper l’espace avec (seulement) deux types qui se poursuivent dans le ciel, Rick Remender et Stuart Immonen nous livrent quelque chose de dense, qui permet de revisiter encore une fois la vie familiale de Wilson, d’accorder sa part d’action au nouveau Nomad, de s’assurer du sort d’un autre partenaire et enfin, jusqu’à la dernière page, de se permettre de retourner le sens que l’on peut donner à certains évènements. La perception que l’on pouvait avoir du plan au #2, au #4 ou en lisant ce #6 est très différente. Remender joue les montagnes russes, sait nous rassurer en certains endroits pour mieux tirer le tapis sous nos pieds l’instant d’après. Mis à part la capacité de Blood et Sam à se retrouver dans la stratosphère en quelques instants (à quelle vitesse est-ce qu’ils volent ?), ellipse mal gérée qui m’a un peu fait tiquer, le reste est une mécanique implacable. On pensait des certitudes qui ne le sont pas, on croyait des personnages tombés ou sauvés qui ne le sont pas plus (les yeux rouges que l’on nous mentionne, je me demande…). Et au bout du compte qui remporte la victoire ? Oui, je sais, c’est la série de Captain America alors on se doute qu’à la fin… Mais c’est un peu plus compliqué que cela. Au passage, j’aime bien comment Stuart Immonen représente Steve Rogers, comme un vrai pépé incapable de prendre part au combat et obligé de déléguer (dans les titres Avengers, il est trop souvent représenté comme un culturiste d’une soixantaine d’années encore assez imposant).
All-New America #6 est la fin du premier arc pour Sam Wilson… Mais aussi la conclusion de la série avant sa mise en jachère en vue de Secret Wars. Et c’est bien dommage, même s’il y aura une série sur Hydra pour reprendre, peut-être, certaines pistes, car Remender est arrivé à insuffler un élan bien supérieur à son personnage que ce qu’il écrivait sur Rogers dans la précédente série (peut-être freiné par le fait de devoir partager Steve Rogers avec d’autres). Wilson est plus son « jouet » et l’auteur profite finalement du fait que, même s’il existe depuis la fin des années 60, il reste des pans entiers de son histoire qui n’ont jamais été utilisés. Si l’on m’avait demandé spontanément combien de frères/soeurs, où étaient ses parents, avant le début de cette série, la réponse n’aurait pas été la même. Du coup d’ailleurs ses flashbacks ont une résonance bien particulière, plus forte que ceux de Rogers dans le titre différent (où, plus ou moins consciemment, on comparait avec ce que l’on connaissait déjà). Remender peut donc se permettre d’être fidèle à l’essence de l’ex-Falcon tout en pouvant y élaborer des choses, comme ce côté « family man ». C’est un ressort intéressant pour le distinguer de son modèle, qui n’y a jamais pensé avec cette force et est devenu une sorte de père spirituel pour les Avengers aussi bien que pour Ian. Sam se bat pour une vie future qu’il entend bien mener, pour sa descendance. Nomad, lui, se bat pour honorer son père, mais à sa manière. Tout cela forme un faisceau de relations, de contre-champs assez riches. Sam et Ian sont capables de se sauter à la gorge par moments. Mais se complètent admirablement dans d’autres. Remender aime construire dans l’instabilité
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