Dessin de Humberto Ramos
Parution aux USA le mercredi 31 août 2011
Disons-le tout de suite, Spider-Island a (en théorie) tout d’un arc piloté par l’éditorial, avec de multiples personnages ramenant au goût les divers « variant costumes » que le héros de la série a pu porter dernièrement. Je ne sais pas trop s’il fallait absolument mettre l’accent sur cet arc plus que sur un autre (ce n’est pas tout à fait comme si New York n’était pas envahie tous les quinze jours par une race alien différente). Mais. Dans ce brouhaha Dan Slott arrive à mener sa barque en ramenant un personnage corrosif, le Jackal, tandis que Marvel y va de ses allusions sur la saga du clone (il n’y a qu’à voir la couverture, la tenue de Peter évoque énormément celle du Scarlet Spider) tout en jurant ses grands dieux qu’il ne s’agit pas de ça. En fait, à la lecture, la seule présence du Jackal ne suffit pas, effectivement, à remettre le couvert sur une histoire de clones (en tout cas pas pour l’instant). Mais la présence de cet adversaire de Spider-Mans sert peut-être de masque pour revenir sur quelque chose qui, finalement, tient plus de la logique totemique de JMS (les divers habitants de New York ont visiblement hérité du « full package » des pouvoirs de Spider-Man, y compris les lance-toiles organiques). En théorie, donc, Spider-Island devrait sonner comme aussi peu spontané qu’une rencontre entre les X-Men et les vampires. Mais il y a quelque chose d’un peu loufoque dans l’angle de Slott qui fait que, contre toute attente, l’intérêt naît.
Après… Après il serait sans doute intéressant de voir la logique du Spider-Virus aller au bout de sa logique. D’accord les « civils » de New York héritent ici de superpouvoirs mais peut-être qu’on pourrait imaginer que quelques adversaires typiques de Spider-Man s’en mêlent (ex: le Hobgoblin a déjà donné du fil a retordre à Peter, alors si ce dernier ou une partie des Sinister Six recevaient en plus des « Spider-Pouvoirs » on imagine le niveau de difficulté supérieur pour le héros). Pris dans ce tourbillon de personnages qui jouent les monte-en-l’air, Dan Slott n’oublie pas cependant de continuer d’alimenter les autres intrigues (comme celle du mystérieux associé du laboratoire et ses liens éventuels avec Peter, à se demander vraiment qui peut bien être ce mystérieux expert en ADN de Parker. Le Jackal lui-même ? Le Dr. Seward ?). La centrifugeuse Slott fait feu de tout bois. Et le dessin d’Humberto Ramos n’est en panne non plus. Ce n’est pas le storyarc du siècle mais pour être honnête je m’attendais à quelque chose de bien plus artificiel. Du coup, c’est une bonne surprise. Reste à savoir où Spider-Island nous emmènera…
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