Dessins de Travel Foreman
Parution aux USA le mercredi 5 octobre 2011
Je n’avais pas chroniqué le premier numéro du Animal Man de Lemire, soucieux d’en voir plus avant de me faire un avis plus marqué sur la série. Les premiers échos ont été élogieux. La doublette Lemire/Foreman est à l’évidence excellente mais il y a quelque chose de déjà vu dans cette série. En fait, dans les années 80, on a fait d’Animal Man une sorte d’équivalent de Swamp Thing pour le règne animal. Mais c’était enrobé dans tout un travail que Grant Morrison faisait sur l’hypertextualité et sur la notion de réalisme. L’Animal Man de Morrison était en quelque sort un héros « post-Swamp Thing d’Alan Moore » tout en ne se contentant pas de l’être. Cette nouvelle série d’Animal Man, avec ses histoires de nouveaux élu, d’héritière recevant des pouvoirs, me fait quand même sérieusement penser à la fin de la série Swamp Thing dans les années 90 mais aussi à la courte série qu’Andy Diggle avait écrit il y a déjà quelques temps (certes, tout ça ne se faisait pas à l’occasion d’un event à la 52 et nous étions moins à lire ces revues). Cette fois c’est la fille d’Animal Man qui devient l’enfant surdoué en lieu et place de celle de Swampy, les émissaires du Rouge remplacent les émissaires du Vert… Mais la trâme, sans être identique, est cependant très similaire et j’espère qu’Animal Man saura trouver sa propre voie dans les temps qui viennent…
Cette nécessaire prise de distance restant à venir (peut-être en reliant les choses à d’autres séries ? Par exemple aux Red Lanterns, qui semblent avoir quelques points communs), il n’en reste pas moins que l’exercice de style est agréable et bien éxécuté. Le scénario de Lemire et les dessins de Foreman sont totalement complémentaires (au point que çà m’inquiète un peu, Foreman n’étant pas spécialement connu pour être resté longtemps sur des séries). Le dessinateur dynamise l’ensemble et c’est assez frappant dans les scènes de dialogue, avec des choix d’angles qui donnent de l’énergie même aux situations les plus figées. On est un peu dans l’anti-« effet talking heads » cher à Brian Michael Bendis. Tout ça est bon mais j’espère, une fois encore, que Foreman ne se dématérialisera pas très vite de ce titre.
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