Avant-Première VO: Review Archie Vs. Sharknado #1
26 juillet 2015[FRENCH] Sharknado (le concept surréaliste des films de The Asylum/Syfy où des requins se déplacent dans les airs au gré des tornades) arrive dans les comics par le biais de ce crossover inattendu avec Archie, l’éternel étudiant. Écrit par le réalisateur des films, Archie Vs. Sharknado lorgne aussi ouvertement sur une ambiance à la Ash: Army of the Dead.
Archie Vs. Sharknado #1 [Archie Comics]
Scénario d’Anthony C. Ferrante
Dessins de Dan Parent
Parution aux USA le mercredi 22 juillet 2015
Depuis quelques années, Archie Comics a entrepris de se remettre sur la carte du grand public en osant toutes les alliances ou les mésalliances, tous les exercices de style. Pour preuve : le récent Archie vs. Predator ou, avec plus d’ambitions, Afterlife with Archie, une variation de l’univers d’Archie dans un univers de zombies. Le dernier rejeton de cette logique est donc ce one-shot, Archie Vs. Sharknado #1, qui voit les requins volants de cette populaire licence de téléfilms s’intéresse au campus d’Archie. C’est à dire que de nombreux personnages de la firme (Betty & Veronica, Jughead ou Josie & The Pussycats…) sont de la partie. L’histoire, dans la continuité des films (normal, c’est le réalisateur Anthony C. Ferrante lui-même qui se charge du scénario), commence alors que Betty et Veronica lisent dans la presse les méfaits des requins et se demandent pourquoi tout le monde veut en finir avec ces « innocents requins », qui n’ont pas choisi de se retrouver emportés par les airs par des tornades. Leur point de vue va rapidement changer quand les tornades se produisent à nouveau au dessus de Washington et qu’une des premières victimes des requins est le père de Veronica…
Précisons quand même que c’est bien l’ancien Archie (pas celui du reboot récent de Mark Waid et Fiona Staples) qui est confronté aux requins et doit y aller à la tronçonneuse pour sauver ses amis. On cultive les parallèles avec Ash, le héros de Sam Raimi. Sharknado, c’est un véritable OVNI, un exercice de genre, un plaisir coupable (ou pas) où les spectateurs n’en sont plus à chercher la qualité mais bien le cumul des scènes à la « What the fuck ? ». A priori personne ne regarde un de ces films en s’attendant à y trouver le cinéma du prochain Kubrick. Le comic-book Archie Vs. Sharknado est du même ordre. C’est à dire qu’il serait vain de se lancer dans la lecture de ce numéro avec des attentes classiques de qualité. Ce n’est pas l’endroit. Mais il n’empêche que Dan Parent dessine la chose comme si on était dans un épisode de Scooby-Doo du début des années 70. Je sais, c’est un peu le propre de cette incarnation d’Archie. Mais même en prenant cela en compte, les pages sont parfois très vides en termes de décors ou d’accessoires. Essayez de visualiser la chose sans la couleur et vous verrez qu’il ne reste pas tripette… Ce sont les couleurs d’Andre Szymanowicz qui meublent ce néant et sauve (un peu) les choses. On est loin de la qualité d’un Afterlife with Archie. Maintenant, clairement, Archie Vs. Sharknado est – comme les films qui l’inspirent – un « produit ». Ce comic-book hors-normes est donc à conseiller surtout aux complétistes de Sharknado. Mais on ne peut dire non plus qu’on nous annonçait le contraire…
[Xavier Fournier]