Avant-Première VO: Review Asgardians Of The Galaxy #1
9 septembre 2018Alors que dans Infinity Wars les Gardiens de la Galaxie sont autrement occupés (et pour ainsi dire décimés), il ne reste personne pour s’opposer à Nebula qui cherche à profiter des événements. Personne ? Pas tout à fait. Car Angela, ex-membre des Gardiens, décide de sonner le rappel parmi les Aspardiens pour s’attaquer à elle. D’où la naissance d’une équipe quelque peu familière, si on regarde sa structure…
Asgardians Of The Galaxy #1 [Marvel Comics]
Scénario de Cullen Bunn
Dessins de Matteo Lolli
Parution aux USA le mercredi 5 septembre 2018
Angela n’est sans doute pas un personnage aussi populaire que Marvel pouvait l’espérer au moment de son rachat auprès de Neil Gaiman. Même à l’intérieur des histoires, la plupart des personnages qu’elle croise ne l’aiment guère. Même si elle est désormais la sœur de Thor, elle est proprement hors-la-loi sur Asgard… Ce qui fait que lorsqu’elle apprend qu’un danger rôde (Nebula), elle n’est pas forcément dans la meilleure position pour aller glaner des alliés. D’où la constitution d’un groupe de personnes qui sont, comme elle, en marge des canons d’Asgard. Au premier abord, Asgardians Of The Galaxy nous propose plus qu’un jeu de mots pour justifier l’existence du titre mais un collectif nouveau, réunissant des figures qui, pour une bonne partie d’entre elles, ne sont pas « protégés » par un intérêt marketing lié au cinéma ou aux jouets. Ce qui donne à cette équipe un petit parfum « personne n’est à l’abri », une sorte de Suicide Squad cosmique. Encore que… loin de s’arrêter au jeu de mots du titre, Cullen Bunn entretient très consciemment les parallèles avec les Gardiens d’origine. Va pour Angela qui a fait partie des deux séries, mais on constate qu’en lieu et place de Drax on a Skurge, que Throg la grenouille occupe la place de Rocket Raccoon et que dans le rôle du grand monstre taciturne on a le Destroyer là où on avait Groot (encore que le Destroyer se révèle vite être autre chose). Par défaut, on verra dans Valkyrie une Gamora de substitution (encore que cela est déjà plus flou). Le seul véritable « intrus » par rapport au modèle des Gardians, c’est Thunderstrike, dont on se demande du coup dans quel état in finira la série. Mais cette dynamique de groupe commune fait que l’on saisit assez vite les rapports entre les uns et les autres, que les héros trouvent d’emblée leur place et que tout devient assez naturel en l’espace de quelques cases. Les cinéphiles de longue date ressentiront aussi une petite vibe « les 7 Mercenaires de l’Espace« .
« We are outnumbered… By Trolls, by Chitauri, by Kronans and Badoon! »
Matteo Lolli brasse beaucoup de personnages dans les scènes de batailles et gère le dessin en se rabattant lui aussi sur des canevas. Il y a les gros monstres, les héros mâles et les femmes (et disons que par la force des choses Throg est hors-jeu), chaque catégorie héritant d’une « silhouette type », ce qui fait que l’on ne reconnaît pas toujours la Valkyrie, Angela et elle ayant un peu des allures de Paris Hilton d’Asgard. Mais cette manière de gérer le casting est compensé par une vraie volonté de donner de l’ampleur aux batailles. Et surtout l’encrage, nerveux, va très bien à l’artiste. Cette série démarre très bien, d’autant que dans l’esprit, ce n’est pas tant qu’elle s’inscrit dans la lignée d’Infinity Wars qu’elle rend justice à certains éléments de runs de Thor, notamment celui de Walt Simonson (avec Skurge armé jusqu’aux dents et Throg) mais aussi celui de Matt Fraction, à travers un personnage qui en fut sans doute le principal héritage et que l’on croyait disparu. Très curieux de voir où les Asgardians of the Galaxy iront, à partir de là…
[Xavier Fournier]
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