Avant-Première VO : Review Astonishing Tales #1

[FRENCH] Marvel lance cette semaine sa nouvelle anthologie avec Wolverine, le Punisher, deux versions d’Iron Man et quelques ex-New Mutants qui se demandent quoi faire de leur vie. Astonishing Tales a les qualités et les défauts de ce genre de format. A savoir de la diversité mais dans le même temps un mélange inégal en termes d’histoires. Ce n’est d’ailleurs pas vraiment de la faute des auteurs mais plutôt du casting

Astonishing Tales #1 [Marvel] Scénario de divers…
Dessin de divers…
Sortie aux USA le mercredi 4 février 2009

Astonishing Tales commence avec le meilleur des récits contenus, à savoir une histoire réunissant Punisher et Wolverine. Et tout ça commence bien entendu dans un bar, quelque part à Madripoor. Personnellement je n’ai jamais vraiment raffolé de cette ile fictive mais le scénariste C.B. Cebulski s’en sert à deux niveaux. D’abord éloignés des USA les deux personnages peuvent en quelque sorte copiner, s’amusant eux-mêmes de l’inexorable foutoir qui ne peut qu’éclater quand on les réunit dans une même pièce. L’autre « niveau » d’utilité de Madripoor est qu’ainsi tout est asiatisé, dans une ambiance chère à Cebulski (y compris les adversaires du duo, bien connus dans l’univers Marvel mais qui d’un seul coup se découvrent des méthodes et des attirails dignes de The Hand). Mais la vraie vedette de ce segment, c’est le dessinateur Kenneth Rocafort (bien connu des lecteurs de Top Cow) qui « canalise » le style de Lienil Yu au fil des pages. Je ne suis pas bien convaincu par le retour de la créature qu’on voit à la fin du chapitre (j’aurais pu faire sans elle pendant un bon moment de plus…) mais globalement cette entrée en matière est sympa.

L’Iron Man 2020 de Daniel Merlin Goodbrey (Scénario) et Lou Kang (Dessins) n’est pas désagréable en lui-même. Il y a des choses à faire avec le Iron Man du futur mais les deux auteurs se concentrent avant tout à raconter une histoire de super-héros irresponsable dans le futur. Le récit n’est pas mal fait c’est juste que… Il me semblait qu’on en avait terminé plusieurs fois avec le côté irresponsable d’Arno Stark. Que ce soit dans le one-shot qui lui avait été consacré il y a quelques années et où on découvrait que Tony Stark, toujours vivant, lui servait de mentor incognito. Ou même dans Paradise-X. Mais là, non, c’est retour à la case départ, le Iron Man 2020 redevient le Iron Man qui tue sans état d’âme… Il y avait des choses à faire avec Arno, donc, mais sans que les auteurs soient fondamentalement mauvais (le « gag » avec la journaliste Edna m’a fait sourire) je pense qu’ils passent à côté du sujet par le positionnement même du personnage. C’est un peu comme s’il n’avait jamais évolué depuis sa première apparition dans la minisérie Machine Man… Et c’est dommage.

Après vient une histoire du Iron Man normal et… disons que la coller juste derrière l’histoire d’un autre Iron Man, surtout quand elle est un peu décrochée de toute chronologie. L’Iron Man tel qu’écrit par Christopher Sequeira est l’éternel chef d’entreprise en train de donner des conférences de presse. L’histoire pourrait tout aussi bien se passer dans les années 80 que pendant le run de Busiek sur le titre. Mais dans le présent ? Pas vraiment. Le dessinateur W. Chew Chan, encré par Tom Palmer, livre un travail honnête. J’ai cependant l’impression de lire quelque chose qui aurait pu être publié dans le Marvel Comics Presents de 1987… Pas mauvais mais loin d’être nécessaire.

« Sam & Bobby » réunit les anciens New Mutants Cannonball et Sunspot… Les premières pages d’ordre nostalgiques pourraient sans doute se voir faire le même reproche « passéiste » que je faisais il y a un instant sur l’histoire précédente MAIS j’ai plutôt apprécié qu’on replonge les deux héros dans ce style graphique qui leur a tant réussit à une époque. Et j’ai été étonné de voir que ces premières pages avaient été dessinées par celui qui est par ailleurs le scénariste du récit, à savoir Jonathan Hickman (Secret Warriors)… Par contre j’ai vite déchanté quand il s’est avéré que Hickman cédait ensuite la place à Nick Pitarra, qui lui aussi pas mauvais mais qui tout simplement n’arrive pas à dégager une force égale au style « flashback » d’Hickman. Globalement la moisson de ce premier Astonishing Tales est donc faite de « plus » et de « moins »… Mais il me semble quand même qu’on commence à un niveau nettement supérieur par rapport à la précédente anthologie (le Marvel Comics Presents de 2008).

[Xavier Fournier]

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