Dessins de Brent Anderson
Parution aux USA le mercredi 19 août 2015
La carrière de la série Astro City a été un peu en dent de scie, est passée par des mini-séries et des relances. Si bien qu’on n’a pas forcément conscience du paquet d’épisodes parus à ce jour. D’un côté, les ennuis de santé du scénariste n’ont rien arrangé à l’affaire. Mais de l’autre ? Je pense qu’à un moment Astro City était devenue moins « nécessaire ». Quand AC s’est lancé en 1995, la série a ramené un vrai sentiment iconique façon « Silver Age » à l’heure où Marvel et DC le délaissaient (et Image surfait sur une autre vague). La majeure partie des héros étaient cyniques, cyborgs ou ninjas portant des blousons de cuir. Crisis et les autres étaient passés par là. Astro City nous ramenait une dose nécessaire de la magie perdue. Et c’était évident dès les premiers épisodes, avec cette histoire d’un pseudo-Superman qui n’a plus une minute à lui mais ne s’interdit pas de rêver. Le message était clair. Quelque part en cours de route Kurt Busiek s’est battu pour sa santé et la régularité de la série est partie en vrille. Mais il y avait aussi une perte de la pertinence à cause de l’évolution du contexte. Début des années 2000, par exemple, DC s’est réapproprié beaucoup d’attributs du Superman, du Flash ou du Green Lantern d’avant Crisis. Mais ces dernières années, et en particulier le reboot de 2011, les profils iconiques sont repartis à la poubelle. C’est dans ces conditions qu’Astro City donne le meilleur, en montrant qu’il est possible de produire des histoires à la fois iconiques et accessibles. Et à nouveau le vrai archétype de Superman est plus dans Astro City que dans les séries concernées.
Passée cette mise en contexte, cet épisode des 20 ans emprunte une voie plutôt gonflée : repartir sur l’idée des rêves du Samaritan, qui n’a toujours pas de temps à lui, qui dort et rêve à super-vitesse, imaginant qu’il vole libre. Mais les choses ont changé, il y a, par exemple, sa relation avec Winged Victory. Et là aussi c’est une leçon. En quelques cases, quelques pages, Busiek et Anderson nous donne plus le sentiment d’un super-couple qu’en 20 numéros de Superman/Batman. Le temps a passé, Samaritan est un peu plus vieux, une partie des personnages aussi. On passe également par une figure de style courante dans Astro City : le « crossover vu de l’extérieur » façon Cloverfield. Je pense que, pour le coup, on aurait pu faire l’économie de quelques pages de « menaces à travers le monde ». Mais globalement c’est aussi efficace que puissant et élégant. 20 ans plus tard, le Samaritan ne s’interdit toujours pas de rêver, disons que ce rêve qu’est Astro City n’est pas à bout de souffle. Là aussi le message est clair. Et à consommer sans modération !
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