Dessins de John Romita Jr.
Sortie aux USA le 15 juin 2011
Le mois dernier Avengers portait fièrement l’entête Fear Itself sur sa couverture sans que le rapport soit vraiment essentiel. Cette fois la chose (c’est le cas de le dire) est plus centrale puisqu’on s’intéresse directement à la destruction d’une partie de New York, entrevue dans Fear Itself #3. Ben Grimm est possédé par un des marteaux destructeurs et il n’y a guère que le Red Hulk pour lui tenir tête, dans un combat qu’on tente de nous présenter comme une sorte de « Fort Alamo », les autres héros étant limités au rang de commentateurs s’extasiant sur l’héroïsme soudain du Hulk en question. On l’aura compris, l’épisode cherche à s’adresser aux lecteurs qui tiquent un peu voyant débouler le colosse rouge dans une équipe supposée plus morale sous la houlette de Steve Rogers. Seulement Bendis nous dit (ou fait dire à ses commentateurs) plus les choses qu’il ne les prouve. De ce fait les personnages tiers semblent admiratifs de la bravoure de leur nouveau collègue… alors qu’il faut bien dire qu’on ne voit finalement qu’un Hulk qui tape sur le gros costaud en face de lui (donc finalement le tout venant de la série Hulk depuis que Jeph Loeb l’a lancée) sans que les motivations du personnage (il n’articule que deux ou trois mots) soient manifestes. A choisir le Red Hulk me semblait plus « héroïque » quand il collaborait de son plein gré avec les Vengeurs pour affronter le Hood que dans ce « combat-monologue ». Non pas que sur le fond je critique la présence du monstre dans l’équipe (on a Magneto, Danger et quelques autres chez les X-Men, donc il y a de la marge) mais on se donne assez peu de mal pour nous convaincre. Les élements sont là, ils sont même parfois dits (le monologue d’Hawkeye) mais finalement très peu utilisé.
Rajoutons là dessus qu’en définitive c’est seulement une raclée donnée en pature à John Romita Jr., qui dans le genre nous a offert par le passé des références comme le combat Colossus/Juggernaut mais qui là expédie les affaires courantes et… voilà une vingtaine de pages lues au pas de course sans que beaucoup d’émotion s’en dégage. Peut-être que l’erreur a été de laisser Hulk tout seul (avec un autre héros en vis-à-vis, plus de dialogue, plus de vie, peut-être que ca aurait fonctionné). Peut-être que si la même histoire avait été visionnée, par exemple, du point de vue de la Chose, on aurait quelque chose de plus soutenu. Ou encore, « à la Marvels », si le héros de l’épisode était Jarvis observant le Red Hulk. Là, vous avez un combat d’une vingtaine de pages, avec la disparition apparente d’un personnage pourtant réputé indestructible. Rien de bien folichon et le tout sonne assez creux…
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