Avant-Première VO: Review Avengers #34.1
14 septembre 2014[FRENCH] Marvel Comics fait des infidélités à Jonathan Hickman en confiant ce numéro spécial de la série à Al Ewing (Mighty Avengers). Mais l’idée est loin d’être mauvaise puisqu’il s’agît en un sens d’un insert, d’une aventure solo d’Hyperion, qui permet une nouvelle fois de mesurer tout ce qui le rapproche mais aussi tout ce qui l’éloigne d’un Superman ou d’un Sentry.
Avengers #34.1 [Marvel Comics]
Scénario d’Al Ewing
Dessin de Dale Keown
Parution aux USA le mercredi 10 Septembre 2014
En général quand un éditeur lance une initiative globale, une règle ou un format, ce n’est qu’une question de mois avant que l’idée en question parte en vrille, loin du concept de départ. Il en est ainsi des « .1 », ces numéros spéciaux que Marvel a lancé depuis quelque temps comme des « jumping points », des points d’entrée privilégiés qui, en théorie, permettent à de nouveaux lecteurs de rejoindre la série alors qu’une intrigue nouvelle démarre. Cette fois pourtant l’éditeur n’a pas collé un « #1 » massif sur la couverture. Et pour cause ! Oublié le coup du point d’entrée. Ce n’est pas le démarrage d’un nouvel arc mais un épisode solo d’Hyperion. Mais il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis et cet épisode répond à une lacune des histoires d’Hickman, où les personnages sont souvent réduits au rang de petits soldats sur l’organigramme global. Ce n’est pas un problème quand on parle d’un Captain America ou d’un Iron Man, d’une Carol Danvers ou d’un Hawkeye. Quand on s’intéresse ne serait-ce qu’un peu aux nouvelles figures introduites par Hickman (Smasher, Nightmask, Hyperion, Starbrand…) c’est un peu frustrant et Avengers World, avec ses histoires de dragons géants et de justiciers internationaux, n’arrive pas vraiment à combler ce vide. Un numéro rien que pour Hyperion, ce n’était pas arrivé depuis le #4 de la série. Ce gros bras a été utilisé depuis mais n’a pas « grandi » sur le plan créatif…
Le fait que ce soit Al Ewing (et pas le scénariste/créateur de la présente incarnation du personnage) aux commandes pourrait paraître contre-productif. Au contraire Ewing s’en tire très bien, en utilisant les fondamentaux lancé par Hickman. Hyperion est un Superman obsédé par l’idée de la famille, alors qu’il a déjà perdu par deux fois son monde d’origine. On avait pu le voir se trouver des « enfants », le voici qui enquête sur un rapt d’enfant. Et forcément cette enquête lui tient à cœur. En miroir, Ewing place un méchant qui, lui aussi, est obsédé par sa famille. Le point faible de ce numéro, c’est sans doute ce bad guy, personnage déjà croisé chez Marvel et qui n’a pas franchement l’envergure de devenir le Luthor d’Hyperion. Et on ne pourra pas non plus prétendre que c’est l’histoire du siècle, que rien ne sera plus jamais pareil ensuite. Pour parler franchement, vous ne manquerez sans doute aucune information vitale sur Hyperion si vous faites l’impasse sur ce numéro. Mais vous passerez à côté d’une étude assez fine de la mentalité du personnage. Plus encore, vous vous priverez des pages de Dale Keown (bien entendu, l’argument porte ou moins selon que vous soyez fan ou pas du dit Keown), artiste à mon avis bien trop rare dans des pages intérieures. Puisque ce n’est visiblement pas un « monthly artist », l’utiliser dans ce genre d’épisode spécial est loin d’être une mauvaise idée. De ce fait, même si on est loin de la mission promise concernant les « .1 », cette initiative est plutôt bonne et je reprendrai assez facilement d’autres numéros consacrés aux Avengers du deuxième rang.
[Xavier Fournier]
Mmh, faut que je le lise alors.