Dessin de Dustin Weaver
Parution aux USA le mercredi 20 mars
Quand Brian Bendis avait repris les Avengers, il y a des années, il s’était dépéché de mettre dans la bouche d’un des personnages que l’équipe allait tout droit à la catastrophe à force « d’empiler des Hulk ». Et on peut se demander si Hickman n’est pas décidé à montrer, en toute connaissance de cause, ce qui se passe quand une super-équipe est surpuissante. Car la plupart des nouvelles recrues semblent de taille à affronter un Superman ou une Phoenix, tandis que le noyau dur compte déjà Thor… ou Hulk. Captain America continue de recueillir des personnages dont il ne sait pas grand chose et donc l’instabilité mentale n’est pas prouvée (Captain Universe, Hyperion, Nightmask/Adam….). Et la rencontre avec un nouveau porteur du Starbrand (concept importé depuis le New Universe) ne va pas spécialement bien se passer.
Le scénariste fait un choix plutôt burné en continuant d’axer autant l’histoire sur les nouveaux personnages, là où les héros en place passent au second rang ou sont même montrés totalement dépassés. Ce qui n’empêche pas quelques moments de « bravoure » pour eux, comme la variation d’un « Fastball special » impliquant Hulk. Dans d’autres scènes l’auteur les gère moins bien (par exemple Captain Marvel faisant de l’humour alors qu’ils sont, en gros, sur une montagne de cadavres). On a quand même l’impression que Captain America dirige une équipe dont la moitié des membres lui sont inconnus ou tout au moins non quantifiés. Et forcément, à partir de là, des choses se passent qui font qu’Iron Man et Captain America ne sont plus que des spectateurs dans l’histoire. On appréciera cependant le virage qu’Hickman induit sur la fin, nous ramenant de fait à certaines choses liées au premiers épisodes. On avait regretté la fin abrupte du premier arc mais le scénario se positionne pour tirer parti de tout ça. De manière intéressante une partie des écrits d’Hickman peuvent aussi se comprendre comme un métacommentaire (comme le fait que les Builders ont conçus des systèmes qui ne devaient pas fonctionner en même temps). De quoi se dire qu’il parle d’une part des héros classiques (les vengeurs « historiques ») et d’autre part d’expériences passées comme le New Universe. A partir de là le « système cassé » auquel il est fait référence depuis le début ne serait-il pas une parabole d’un Marvel Universe que l’auteur jugerait défaillant ou qu’il faudrait « réparer » ? Les prochains épisodes nous le dirons…
[Xavier Fournier]
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