Dessin de Gabriele Dell’Otto
Sortie aux USA le mercredi 4 janvier 2012
Des mois que Bendis et Dell’Otto ont lancé une histoire en deux parties sur la revanche de Wonder Man contre les Vengeurs. Dans le premier chapitre les New Avengers en prenaient plein la figure. WM et ses ouailles arrivaient à détruire la Avengers Mansion avant de se retourner vers la Stark Tower, leur cible suivante. Oui, parce que tout ça se passait avant Fear Itself. La première partie était très factuelle, on pouvait, on devait, espérer mieux pour la conclusion. Mais il n’en est rien. Là, ce n’est plus du factuel mais du poussif, avec le combat Wonder Man/Iron Man réglé en deux coups de cuillière à pot avec une sorte de solution miracle (qui plus est dans un passage où la narration graphique de Dell’Otto est partie en vacances). Après ça, on a l’impression que les autres s’effondrent d’eux-mêmes (ou alors peu s’en faut) et on se demande bien comment cette équipe branlante a pu donner tant de mal aux New Avengers. Sans compter du manque relatif de finalité. Si Bendis avait choisi de lier cette histoire au récent retour d’Osborn, sur fond de manipulation des médias, il y aurait pu se passer quelque chose. Màis là c’est rien ou pas grand chose. Autre chose : le flottement volontairement placé sur la nature même de Wonder Man parait comme un rendez-vous manqué. Il y avait des choses à faire sur la notion de réalité ou d’irréalité à l’intérieur de l’univers Marvel mais Bendis n’est pas Morrison et loupe ce coche. De fait, son Wonder Woman devenu dingue a des accents du Sentry ou de plusieurs personnages que le scénariste a aimé pousser du côté obscur au fil des ans…
Et le fait qu’à cause des retards la chronologie des événements soit floue n’arrange rien à l’affaire. Parce que, bon, d’accord, ca se passe avant Fear Itself nous dit-on. Mais dans ce cas où glisser cette histoire par rapport à Children’s Crusade où Wonder Man et les Vengeurs sont en relativement bons termes alors que Steve est déjà redevenu Captain America ? Une fois qu’on a dit que les Revengers se font écraser par les Avengers dans ce numéro, il n’y a plus grand chose à ajouter. C’est presque du spoiler tant il n’y a rien d’autre à en dire. Niveau dessin il faut reconnaître à Gabriele Dell’Otto d’avoir voulu sortir de son style habituel. C’était risqué. Et au final le résultat n’est pas à la hauteur des ambitions (on est loin de son X-Force: Sex & Violence). A 4.99$ l’exemplaire, cet annual creux nous parait loin d’être indispensable. A ne conseiller qu’aux seuls inconditionnels de Wonder Man. Et encore la fin ouverte risque de les laisser perplexes…
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