Dessins de Jerome Opena & Pepe Larraz
Parution aux USA le mercredi 1er avril 2015
Il y a bien longtemps qu’Ultron est devenu la bête noire des Avengers en général et d’Hank Pym en particulier. Aussi Rick Remender choisit d’articuler l’album en trois sections. La première nous montre une ancienne mouture des Avengers (aux alentours de la fin des années 70) se mesurer au robot, l’occasion de nous montrer que parfois pour l’emporter les héros n’ont pas toujours été réglo. Honnêtement, cette première trentaine de pages est assez peu justifiée. Ce n’est pas comme si les Avengers n’avaient pas connu leur lot de batailles avec Ultron où il a fallu faire de « sales choix ». La chose est visiblement que l’album est pensé pour plusieurs publics. Ne me demandez pas ce qu’un nouveau lecteur comprendrait à l’affaire, mais l’idée est de donner comme un prologue à la deuxième partie, ce qui nous explique ce qu’il est advenu d’Ultron après, afin de le confronter aux Avengers d’aujourd’hui (et même un peu de demain, si l’on en croit le line-up). En gros, l’album fait l’impasse sur tous les clashs survenus depuis, un peu comme si le seul Ultron était celui aperçu dans le quinjet. À noter que la préface de Kurt Busiek va un peu dans ce sens, en expliquant que Remender « apporte Ultron dans le XXI° siècle ». Une manière comme une autre de minimiser tout ce qui a été produit sur le personnage ces 15 dernières années.
Comme je suis loin d’avoir forcément été ébloui par les prestations d’Ultron, l’idée aurait de quoi me plaire si l’on nous proposait en remplacement quelque chose qui tient la route. Seulement… on sait que Remender (il le dit d’ailleurs lui-même) donne le meilleur de lui-même sur le long terme, dans des arcs qui font 18 ou 25 numéros). Et ici ce n’est très certainement pas le cas, le résultat donne l’impression d’un boulot de commande, histoire d’écarter un élément dont ne veut pas Marvel. Alors soit Remender rattrape le coup en prévoyant d’autres chapitres (par exemple dans Uncanny Avengers) soit un personnage est gâché pour pas grand-chose, pour un final qui – en prime – semble loucher sur le Magicien d’Oz. Jerome Opena donne de la fantaisie à tout ça mais on sent bien vite qu’il est à la peine et – même si le coloriste fait son possible pour unifier la chose – quand c’est Pepe Larraz qui prend la relève, c’est un autre style, moins fouillé. Globalement Rage of Ultron laisse perplexe, me semble s’acharner sur un personnage qui avait déjà bien pris dans la figure tout en proposant des sautes d’humeur un peu bizarre (le laïus de Vision sur le « racisme anti-machine » sonne particulièrement creux). J’ai quand même l’impression que Remender est en mode automatique ces derniers temps, pour une bonne partie de sa production pour Marvel. All-New Captain America tient très bien la route. Mais son Axis, son vol.2 d’Uncanny Avengers et maintenant Rage of Ultron portent cette marque. J’attendais plus de pep’s de sa part sur un projet comme cela. En espérant vraiment qu’il pourra retravailler les conséquences de cette histoire, sinon c’est un beau gâchis.
[Xavier Fournier]
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