Dessins d’Adam Kubert
Sorti aux USA le mercredi 3 Octobre 2012
Douzième et dernier épisode d’Avengers vs. X-Men, donc, et dans le même temps la curieuse impression que c’est un épilogue, que Cyclops a en un sens déjà perdu depuis le numéro précédent, quand il a passé la ligne et tué son mentoir. En un sens Scott Summers a officialisé sa mue en super-vilain et à partir de là sa défaite par une sorte de deus ex-machina n’était plus qu’une question de quelques pages. Du coup cet ultime numéro de la saga me laisse très mitigé. D’un côté, il est certain qu’à la fin la communauté des héros Marvel n’est pas vraiment dans le même état qu’elle l’était au début. Mais en même temps j’aurais bien aimé que les Avengers soient un peu plus marqués que çà. Dès la « score page » il est évident que les X-Men ont dérouillé à presque tous les niveaux. Peut-être qu’il aurait été plus équilibré que certains Vengeurs y passent où soient transformés par l’événement (je veux dire, plus que la rédemption de Scarlet Witch). A plus forte raison parce que si des Avengers avaient plus morflés, on comprendrait mieux la rancoeur de Cap et ses ouailles envers Summers. En tout cas c’est bien que Jason Aaron se soit souvenu qu’on nous avait vendu à grands coups de trompette l’utilisation de Nova en début de la série… et qu’on ne l’avait plus revu. Même si l’utilisation est minime, en tout cas elle est là.
Il y a déjà un an, dans Comic Box, nous avions fait tout un dossier pour expliquer en quoi la mentalité de Cyclope glissait du côté obscur pratiquement depuis les années 70. Les « oh non pourquoi avoir fait ça de ce personnage ? » qui ne manqueront pas de s’élèver me laisseront donc pour ma part totalement de glace. On ne peut pas d’un côté râler qu’il ne se passe jamais rien dans les crossovers et inversement râler quand un personnage en sort changé. En tout cas c’est ce que m’inspire le principe. Car sur l’exécution je trouve qu’il y a assez peu d’empathie avec le personnage. On pouvait s’attendre, quand même, à ce qu’il ait quelques hésitations, quelques crevasses, un peu de relief une fois sorti de l’influence du Dark Phoenix. Et pour le coup ce côté monocorde casse un peu l’effet final. Dommage aussi que la conclusion ne soit servie/vue que du côté des Avengers (en dehors d’une page avec Hope) et que les X-Men brillent par leur absence. Une petite mention de l’académie Jean Grey n’aurait pas été un mal. Donc au final il est certain que les X-Men en sortent structurellement secoués. En un sens c’est leur Disassembled encore plus que l’était Schism. Mais il manque le côté émotion, la mécanique du crossover est trop évidente. Et en un sens une partie des retombées étaient prévisibles pratiquement depuis le début. J’aurais quand même tendance à classer Avengers vs. X-Men au dessus de choses comme Secret Invasion, Siege ou Fear Itself. Mais ça ne veut pas dire pour autant qu’AVX n’aurait pas pu, pas du, être mieux que ça…
[Xavier Fournier]
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