Avant-Première VO: Review Batman #30
19 avril 2014[FRENCH] Ne vous laissez pas tromper par l’annonce sur cette couverture de Batman. Non ce n’est pas la fin de Zero Year mais le début de la fin du dernier arc. Si Zero Year tire vraiment en longueur, cet épisode est cependant très bien rythmé, avec un sens de l’action cinématographique. Et pour cause, puisqu’il y a comme un petit air de famille avec certaines idées de Christopher Nolan !
Batman #30 [DC Comics]
Scénario de Scott Snyder
Dessin de Greg Capullo
Parution aux USA le mercredi 16 avril 2014
Batman est resté dans les vaps longtemps. Très longtemps. Mais il a eu la chance de tomber sur de bons samaritains qui se sont occupés de lui pendant son coma (au point de le raser pendant son inconscience). Scott Snyder nous vend assez mal cette ellipse de plusieurs mois ou au bas mot de plusieurs semaines (le temps nécessaire pour que les Gothamites s’habituent à des saisons différentes). Mais heureusement pour lui il enchaîne assez vite avec autre chose. Gotham a été prise en otage par un psychopathe qui a piégé tous les ponts et retient ainsi la population, tout en empêchant que les autorités s’en mêlent. Gordon et la police ont plongé dans la clandestinité… et si ça ne vous rappelle pas énormément quelque chose, je ne sais pas ce qu’il vous faut. Snyder vend assez mal l’amorce, le sentiment de temps écoulé, mais une fois qu’on y est, par contre, il joue beaucoup mieux sur l’impression d’abandon de la ville que Nolan pouvait le faire dans Dark Knight Rises (ici pas de policiers qui sortent des égouts avec à peine un peu de barbe). Le scénariste joue aussi sur les mêmes éléments que le film pour forger l’amitié entre Gordon et Batman.
Greg Capullo est une fois encore en pleine forme, il anime véritablement cette histoire, donne de la vie à une Gotham retombée dans l’anarchie, joue à merveille sur les designs des engins du Riddler ou sur les ambiances de la Batcave. Je n’ai pas fait mystère du fait qu’à mon avis Zero Year dure bien trop longtemps dans sa structure mais inversement il y a des épisodes isolés qui sont parfois très forts. Celui-ci en fait partie bien qu’à mon sens, à part deux ou trois cases qui définissent la relation Gordon/Batman, il n’était pas nécessaire de faire de cet arc de Gotham occupée un flashback remontant aux origines du personnage. L’action fonctionnerait aussi bien si elle se déroulait dans le présent, de manière séparée de la genèse du héros. On n’est plus dans le registre des origines mais dans quelque chose d’assez vivant. Qu’on appréciera bien sûr plus ou moins selon qu’on soit friand ou pas du Batman de Nolan…
[Xavier Fournier]