Avant-Première VO: Review Batman #5
20 janvier 2012[FRENCH] Gotham City a perdu la trace de Batman depuis huit jours. Ses amis ne peuvent qu’espèrer son retour, tout en continuant d’expédier les affaires courantes. Où est Batman ? Finalement pas très loin, dans un énigmatique labyrinthe. Pas seulement un dédale de briques mais aussi un égarement de l’esprit. Snyder et Capullo encore plus inspirés que dans les épisodes précédents.
Batman #5 [DC Comics]
Scénario de Scott Snyder
Dessin de Greg Capullo
Sorti aux USA le mercredi 18 janvier 2012
Le Bat-Signal tourne 24h/24 mais Batman ne répond pas. Il est prisonnier du labyrinthe des Owls, un endroit où non seulement il faut trouver la sortie mais aussi ne pas se perdre soi-même en route. Scott Snyder nous montre ainsi à quel point il se place dans le sillage du Batman de Grant Morrison tout en évitant l’effet redite. On n’avait très certainement pas vu Bruce Wayne dans un tel état de délabrement psychique depuis RIP. Et dans le même temps cette histoire de labyrinthe est formidablement raccord avec la tonalité de passages comme la boucle temporelle du Docteur… Daedalus (Dédale) dans le récent numéro de Batman Inc. Certes, l’histoire ne fonctionne qu’à un certain niveau. Si le monde en est à se demander depuis huit jours où est Batman, dans la logique d’un univers partagé il est évident que Nightwing ou Robin auraient demandé depuis des lustres l’aide de la Justice League. Et puis sans doute que le vide créé par l’absence de Batman ne manquerait pas de créer une frénésie des criminels comparable à celle vue dans Battle for the Cowl.
Mais c’est là qu’on mesure le talent de cette équipe créative. En d’autres mains, moyennement racontée, on trouverait l’histoire saumâtre. Ici, elle s’exprime avec beaucoup de force et de finesse. On en vient rapidement à se moquer des autres tie-in et des possibles conséquences dans le contexte d’un univers DC étendu. Non, là il n’y a plus que Batman qui compte. Un Batman aux abois, qui en vient à se parler à lui-même et à livrer bataille dans sa propre tête tandis que l’adversaire réel peut surgir à tout moment. Totalement compatible avec le Batman de Morrison, donc, celui de Snyder arrive en même temps à trouver son style, sa manière d’être raconté. Il construit sur ce qu’à fait le prédécesseur sans pour autant singer. Snyder continue ici de trouver ses galons de valeur montante de DC et des comics en général.
[Xavier Fournier]